Civil War, tome 1 par Enlak
Séparation des Vengeurs puis formation d’une nouvelle équipe, déclin de la population mutante… au début de ce nouveau siècle, l’univers marvel est en pleine mutation et s’apprête, avec « civil war », à connaître un nouveau bouleversement majeur.
Lorsqu’un vilain acculé par un groupe de super-héros amateurs explose près d’une école, faisant des centaines de victimes, l’opinion publique devient hostile envers ces justiciers masqués, tous sans exceptions, y compris les anciens qui ont pourtant sauvé la Terre à plusieurs reprises. L’équivalent du 11 septembre dans marvel, où une catastrophe provoque un sentiment de peur dans la population qui pointe du doigt sans distinction toute une communauté. Le gouvernement vote alors la loi du recensement qui oblige chaque détente de superpouvoirs à se faire enregistrer, révéler son identité, travailler pour le gouvernement et recevoir une formation adaptée afin qu’un tel événement ne se reproduise plus, sous peine d’être emprisonné. Un bouleversement majeur pour les super-héros, qui opèrent souvent au-delà de la loi et qui entretiennent une identité secrète pour se protéger. Autant dire que loi divise, d’un côté ceux qui y voient le bien-fondé, la nécessité de faire des sacrifices comme tous les citoyens au nom de la sécurité, tandis que d’autres y voient l’atteinte à leur liberté, et la soumission à un gouvernement corrompu. Le désaccord devient un fossé irréconciliable lorsque Captain america, en refusant la loi, devient un criminel aux yeux du gouvernement, fédérant autour de lui tous ceux qui refusent de céder. Tandis que les partisans suivent Iron man, qui choqué par la tragédie, a décidé d’agir pour le bien de tous, quitte à prendre des décisions difficiles. La division atteint également les 4 fantastiques, où Jane ne peut plus accepter les agissements de son mari, qui aide Iron Man. Elle décide de rejoindre la résistance avec la Torche, laissant Red avec leurs deux enfants. Une rupture dans leur couple et à la fois dans la célèbre équipe. Quand aux autres comme Spiderman, ils devront choisir leur camp, malgré leurs doutes et leur conscience. Spiderman qui va ainsi se résoudre à une décision lourde de conséquences.
Les voilà obligé de combattre leurs anciens compagnons d’armes. Les tentatives de réconciliation échouent et l’affrontement est inévitable. Chacun des camps refusant de céder, le conflit devient de plus en plus violent jusqu’à ce que l’impensable se produise lorsqu’un super-héros décède. Plus aucun retour en arrière n’est possible dans une situation qui semble ne permettre aucun dénouement heureux.
Iron man, assisté par le génie de Mister Fantastic, accomplit des actes moralement condamnables : construction d’une prison fortifiée, d’armes puissantes anti-rebelles, association avec des criminels… Il agit pour la bonne cause, mais est-ce vraiment justifié ? N’est-ce pas à chaque fois pour de bonnes raisons que les pires atrocités ont été perpétrées ? La situation n’est pas sans rappeler les heures sombres de notre histoire (chasse aux sorcières, fichage des juifs…).Certains principes peuvent-ils vraiment être reniés ? La situation est complexe, et sera d’avantage développée dans les volumes suivants.
Les histoires de super-héros ont toujours traité des thèmes de leur époque, et celle-là ne fait pas exception, allant même jusqu’à ressembler à un débat philosophique : loi morale contre loi des hommes, liberté et sécurité... Ce dernier étant d’une actualité particulièrement brûlante.
Civil war est un crossover ultime, le genre d’événement qui rassemble tous les super-héros, un véritable plaisir pour les fans, et que l’on ne verra jamais au cinéma ! Comme le précédent, « House of M », il nécessite des connaissances de base que les films seuls ne suffisent pas à fournir (Namor, Emma Frost, Luke Cage...). Difficile d’ailleurs je pense de connaître tout le monde, avec les jeunes vengeurs, la cape et l’épée, pourpoing jaune…on a le droit à un défilé de costumes inconnus par moment assez rédhibitoire.
Les événements s’enchaînent vite et l’accent de ce premier volume est clairement mis sur l’action au détriment de la psychologie. L’on pourrait alors se sentir déçu de voir deux anciens amis s’affronter sans merci comme Iron man et Captain america sans que la situation ne semble les atteindre d’avantage, où que les raisons motivant les actes de Spiderman n’aient à peine été entrevues. D’autant que l’on serait plutôt attendu à que ce soit cap qui défende la loi. Mais pas de quoi y voir pour autant un arrangement artificiel de leur personnalité, tous ces points seront également abordés plus clairement dans les volumes suivants, auxquels je reviendrais dans une prochaine critique. Ce qui rend l’histoire encore plus intense que l’on pourrait le croire à la lecture de ce « guerre civil », une histoire qui ne s’avère donc pas juste une succession de combats redondants.
Les 3 volumes de « Civil war » édités par marvel deluxe ne se suivent donc pas chronologiquement, et cet assemblage d’histoires prises dans différentes séries donne un côté un peu décousu, une intrigue s’arrêtant à peine commencée pour reprendre plus tard.
Après les 7 chapitres de civil war ce volume enchaîne sur les chapitres de new avengers consacrés à l’event. Un passage sans transition où l’on est subitement ramené en arrière, un captain america en fuite juste après avoir été emprisonné, il y a de quoi être un peu perdu… Ces éditions mériteraient d’être mieux structurées. Ces chapitres mettent en avant la scission au sein de la nouvelle équipe des vengeurs, dont les deux membres fondateurs ont pris chacun un parti différent. Luke Cage, premier héros noir, rejoint la cause du symbole de l’Amerique, voyant dans la nouvelle loi une nouvelle ségrégation. Spiderman est écartelé entre les deux meneurs et Iron man trahit Spider woman à cause de ses relations avec l’Hydra.
Il me tardait de découvrir enfin cet event encensé des années 2000, qui même s’il n’est pas exempt de défauts, est effectivement marquant.