On m'appelle Wolverine, je suis le meilleur dans ma partie...
C'est par cette rengaine que débute systématiquement chaque épisode de cette saga de Wolverine consacrée au crossover Civil War.
"Vendetta" est réellement le titre de ce story arc en 6 épisodes plus un épilogue particulièrement bon (j'y revient plus bas).
On y retrouve notre mutant un tantinet revanchard effectivement, car le seul de toute la clique super-héroïque à se soucier réellement du sort de Nitro, le vilain responsable du massacre de Stamford, point de départ de la guerre civile et de la mise en place de la loi de recensement des héros masqués.
Wolvie travaille de nouveau sur le fil de la moralité, abandonné dans cette "mission" par les X-Men qui ne veulent pas se mouiller durant ces temps de crise et par les vengeurs trop occupés à se foutre sur la gueule. Seul le S.H.I.E.L.D. après mûre réflexion de Tony Strak participe à l'arrestation de Nitro. Une entreprise couronnée d'échec et ponctuée à nouveau par un charnier dû à une jolie explosion, spécialité de Nitro.
Le moins que l'on puisse dire c'est que l'on en a pas mal à se mettre sous la dent durant ces quelques épisodes. Les révélations et revirements de situations sont légion et chaque épisode est blindé autant d'action que d'infos diverses et variées. Toujours pas mal d'humour et des dialogues très frais à lire.
Les protagonistes sont aussi en bon nombre, Guggenheim le scénariste nous fait plaisir en nous mettant entre ces pages un casting de choix et plutôt original.
Outre ceux dont j'ai déjà parlé, on voit apparaître régulièrement certains atlantes dont quelques uns jamais vu (bon point à Janus, une sorte de molosse rasta plutôt balèze), Namor leur Prince bien sûr, une brève apparition de Sentry qui fait toujours plaisir, notre Wolverine en armure d'Iron Man pour un séjour au pays atlante (excellent moment d'ailleurs) et le retour sur le devant de la scène de la société Damage Control (créée dans les années 80-90 par le scénariste Dwayne Mc Duffie). Société qui a pour but de "nettoyer" les ravages de la voirie dus aux batailles épiques entre héros en collants moulants et autres super-vilains. Une pièce maitresse dans le scénario de ce story arc.
Scénaristiquement, Guggenheim y est au top, répondant à toutes les intriques qu'il met en place, se servant de codes peu utilisés dans les comic book Marvel. Il nous fait même le plaisir de mettre en scène les moments ou Logan sombre dans l'inconscience. Ces fameuses périodes pendant lesquelles sont facteur auto-guérisseur travaille à plein régime après des blessures particulièrement graves. Ce qui lui arrive par 3 fois lors de ses 6 épisodes tout de même !
C'est l'épisode épilogue à cette saga (on y revient) qui est intégralement consacré à ces moments de doute et de bataille intérieure. Un lieu dans l'imaginaire de Logan dans lequel on voit apparaitre Lazaer, un énigmatique personnage que l'on connait bien mieux depuis. Un épisode excellent et graphiquement magnifique !
Les bonnes idées se bousculent au portillon donc, malheureusement un poil tirées vers le bas par le dessin inégal de Humberto Ramos (un artiste que j'apprécie en général). En effet la plupart des planches sont sincèrement très bonnes et joliment colorées, mais quelques unes sont franchement dégueulasses. De plus Ramos a la fâcheuse tendance à rendre les personnages féminins assez disgracieux et malgré le fait que son style plutôt caricatural convienne en plein à la carrure particulière de Wolvie, il lui a fallu 2 ou 3 épisodes pour trouver ses marques il me semble.
Quoi qu'il en soit, on tient ici sans conteste la meilleure série de cette période Civil War avec Captain America. Elle se paye en plus le luxe de pouvoir être lue par des profanes ou sans avoir suivi Civil War car elle se suffit à elle-même, ce qui est rare en pleine période de crossover.