Claymore est arrivé sur le marché de la bande dessinée japonaise alors que le mastodonte Berserk triomphait déjà, et ceci à l'unanimité, du marché de la Dark Fantasy. Le tout était donc pour cette série, éponyme d'une célèbre épée des guerriers écossais, les Highlanders, de se démarquer de son cousin germain.
Point de Guts ou de Christophe Lambert pour cette histoire. On suit « Claire », une chasseuse de démons parcourant les régions d'une terre insulaire. Claire est à ce moment vu par le petit Raki, jeune garçon que la protagoniste décide de garder sous son aile, mais aussi pour nous, lecteurs, comme étant une féroce guerrière aux pouvoirs immenses. Un point très intéressant puisqu'au final on apprendra que Claire est la plus faible de ses camarades, au nombre de 47. Le personnage que l'on venait de commencer d'idolâtrer descend donc précipitamment du piédestal sur lequel on l'avait nous même placée. Telle est la puissance de notre imagination qui tend à mettre les personnages principaux au dessus des autres du moment que le genre appartient au « Shonen ».
Le Background des Claymore sera au fur à mesure de la série expliqué. Que ça soit au niveau de l'Organisation qui les envoie tuer des démons, exaltés ou d'autres marionnettes aliénées anthropophages à la puissance inimaginable mais aussi leur origine, la répartition des Claymore et j'en passe seront aussi de riches détails qui alimenteront l'univers de la saga.
On en revient à Berserk. Cette série a pris le parti de mettre en place un flashback peu de temps après le début de l'aventure avec une fin qui aura marqué bon nombre de lecteurs. Il en va de même pour Claymore. Flashback qui aura aussi pour rôle de raconter la jeunesse de l'héroïne et du pourquoi du comment de son entrée dans l'Organisation.
La troisième partie sera grosso-modo l'atteinte ou non de son objectif initial. Partie qui mettra en avant de nombreux ennemis ou autres chimères avec des designs à s'en lécher les babines tellement certains sont inspirés et détaillés.
Le seul bémol pour ma part, c'est la trop grande présence de personnages qui du fait des caractéristiques physiques des Claymore ne seront discriminables quasiment que par les cheveux. Mis à part un grand événement dans la série a l'issu tragique qui aura pour but de créer un leitmotiv chez certains personnages, les moments de tension se feront peu fréquents.
Le manga aura tendance à trop rentrer dans les sentiers battus d'un Shonen et limitera la prise de risque. Des techniques sont trouvées pour limiter les décès, des discours niais sortiront trop souvent, choses d'ailleurs mentionnées par certains ennemis ou même alliés, donc un choix voulu chez l'auteur. Le trop gros nombre de personnages à certains moments de l'aventure fait que de nombreux seront délaissés, par conséquent l'attachement sera moindre et leurs sorts probables ne nous feront pas stresser si t'en soit peu que l'auteur avait eu le courage de sacrifier un peu plus de monde pour mettre en avant la puissance de certains exaltés.
Mis à part ça, certains personnages sont agréables à suivre mais il en résultera un sentiment d'avoir pu faire quelque chose d'encore plus énorme et tragique pour avoir un manga avec un peu moins de passages à l'eau de rose. Nous sommes dans un genre de dark fantasy, le désespoir, le dégoût, la tristesse, la peur d'une puissance écrasante se doivent d'être montrés plus souvent et plus franchement.
Claymore possède donc un univers franchement sympa. Des personnages attachants bien que trop nombreux, des combats intenses, des dessins qui au final passés le premier tome nous paraîtront jolie. Si vous aimez le genre shônen, ce manga est fait pour vous mais oubliez la présence de la noirceur d'un Berserk car au final Claymore se distingue de ce dernier et n'est pas qu'un vulgaire ersatz pour fans s'impatientant de la sortie du prochain numéro.