Avec ce cinquième tome, intitulé Coeur du Passé, nous entamons mon histoire préférée de Les Légendaires sur les tomes se déroulant avant le Cycle d'Anathos. On peut d'ailleurs noté que c'est un des tomes favoris du Pamplemousse. La raison étant que c'est d'après lui le premier tome véritablement réussi. Même si je trouve que les tomes 3 et 4 restaient sympathiques, je trouve aussi que c'est à partir de cet épisode que la saga a vraiment commencé à prendre en qualité.


Alors que les Légendaires tentent de protéger un village des vilaines quenottes d'un Boofankor, ils se font accostés par Halan, prince de Sabledoray, et ancien fiancé -fiançailles arrangées par les parents, je précise!- de Jadina. Le prince leur révèle qu'il aurait aperçu des lumières s'échappant du château abandonné de Darkhell, Casthell. Est-ce qu'il s'agit du fantôme de Darkhell, revenu hanter sa demeure? Cela peut tout aussi bien être un nouveau propriétaire, mais pourquoi une personne n'ayant aucune mauvaise intention, viendrait se rendre dans un lieu aussi noyé de magie noire? C'est ainsi que nos héros embarquent sur le navire de Halan afin de connaître la vérité.


Parlons donc de ce fort sympathique épisode. On a encore une fois un ton très bon enfant, mais qui d'ailleurs est enfin véritablement appréciable. Car la série devient, à mes yeux, enfin très mignonne. Pas non plus qu'elle soit cucul et gentillette, mais la façon dont elle maîtrise son ton est plus charmante. C'est également jusqu'à présent, le tome où les émotions paraissent les plus sincères.


Comme la série se voulait enfantine, les amourettes entre les personnages étaient traitées de façon peu sérieuse. Ici, nous avons droit à un tome dont l'amour que se portent Jadina et Danaël, et ceux que portent Halan et Ceydeirom pour leurs fiancées sont au coeur de l'histoire. On ressent véritablement le doute qui étreint le coeur de Jadina, se demandant ce qu'aurait été sa vie si elle avait épousé l'héritier de Sabledoray, si elle aurait été plus heureuse. Le désir fou de Halan de récupérer ce trophée que représente pour lui la princesse d'Orchidia, est aussi intéressant à suivre. Mais le meilleur dans tout cela... c'est la jalousie qui anime le coeur de Danaël. Sa colère en voyant Halan faire du charme à celle pour qui il en pince, est très palpable. Et apporte beaucoup de rires, d'ailleurs. Et lorsque les personnages sont chagrinés, on sent à quel point ils le sont. Je ne sais pas exactement ce qui fait que ce tome est plus sincère que les autres sortis précédemment, les sentiments éprouvés sont probablement moins tournés en ridicule.


C'est également pour l'humour que ce cinquième opus s'avère réussi. Ce n'est jamais trop forcé, et cela arrive parfaitement à me faire sourire. Et comme je l'ai dit, on retiendra la jalousie éprouvée par Danaël envers Halan, qui est très amusante.


En ce qui concerne les dessins: c'est toujours aussi bien dessiné que dans le second dyptique. Visuellement, il n'y a pas grand-chose d'incroyable à retenir dans cet épisode. En général, on se retrouve dans des décors simples, dans des lieux que l'on connait déjà (je parle de l'Océan et de Casthell), même si on peut reconnaître que le village de Pinkuli est plutôt charmant.


Danaël est extrêmement attachant dans ce tome. Non seulement il fait décrocher de nombreux sourires, mais son attachement pour Jadina se ressent parfaitement, peu importe son sentiment du moment. Quand Jadina est triste, on sent qu'il le veut l'aider, lui prouver qu'il est fier d'elle. Lorsqu'il parle à Gryf du jour où lui et Jadina ont décidé de former un groupe de héros, il parait heureux d'avoir crée les Légendaires avec son aide.


Et quand Jadina finit par le frapper et lui faire comprendre clairement qu'il se montre trop impulsif pour être à la tête du groupe, on voit bien à quel point il se sent triste, en colère et humilié.


Mais c'est surtout sur Jadina que le tome veut centrer son attention. Et c'est très agréable de la suivre dans cette nouvelle aventure. Son comportement est un peu moins gamin qu'avant, on a enfin l'adulte qu'elle est vraiment.


La jeune femme est tourmentée par le retour de son fiancé, réalisant que ce dernier a vraiment été amoureux de lui, qu'en partant elle l'a fait souffrir. Elle en vient à se demander si elle a fait le bon choix. Peut-être qu'auprès de lui elle aurait été plus heureuse (elle ne serait jamais devenue une Légendaire, et par conséquent, n'aurait pas vécu la honte que cela a engendré chez elle), et aurait su tomber amoureuse de lui.


On la voit ainsi prendre des responsabilités, et faire preuve de sagesse pour empêcher la situation de s'envenimer. Elle n'avait jamais été aussi intéressante que jusqu'à présent. Et gardons-lui son petit côté naïf et vif, et on a tous les éléments pour la rendre attachante.
Ensuite, nous avons Gryf. Il continue de faire ce qu'il sait faire de mieux: faire décrocher des sourires. Il semble faire plus office de spectateur dans ce tome. Il ne peut pas se mêler complètement à l'histoire entre Danaël, Jadina et Halan, mais on sent que cela le touche de voir son meilleur ami se mettre dans tous ses états.
Même si Razzia peut continuer d'agacer avec son côté benêt, il apporte un bon soutien pour Jadina. Il lui apporte une bonne aide et lui permet d'ouvrir les yeux.
En ce qui concerne Shimy, elle n'agit pas plus que ça pendant l'histoire elle non plus. Mais on appréciera dans cet opus la petite complicité qu'elle entretient avec Gryf.


Lorsqu'ils sont à table, et que Jadina dit ne pas avoir faim, Shimy et Gryf se regardent, tous les deux inquiets de l'état morale de leur amie. Et suite à la dispute de cette dernière avec le chevalier blondinet, c'est encore entre eux qu'ils font partager leur peine pour leurs amis.


C'est mignon de voir à quel point ils se complètent et se comprennent.
Halan de Sabledoray est le genre de charlatan, imbu de lui-même et diabolique, qu'on a l'impression d'avoir déjà vu. (Il me rappelle un peu Gaston dans La Belle et la Bête) Mais ce n'est pas non plus un mauvais antagoniste, il sait faire sourire. Et en voyant son côté fourbe et hypocrite, on arrive parfaitement à nous le faire détester.
Mais le véritable vilain de ce cinquième tome, est le Capitaine Ceydeirom.


Un pirate, ayant autrefois régné sur les mers en compagnie de sa femme, Sygiga. Il était éperdument amoureux d'elle, et pensait que rien ne saurait briser leur amour. Mais ce fut jusqu'au jour où eu lieu l'Accident Jovenia, causé par les Légendaires. Où après quoi, Sygiga quitta son époux pour se jeter dans les bras de son second, qu'elle trouvait jusqu'à lors trop vieux pour elle. Aveuglé par la rage, Ceydeirom les a tous les deux assassinés. Après avoir longuement été détruit par la culpabilité, il s'est convaincu qu'il n'était pas coupable de la mort de sa femme, mais les Légendaires, puisque sans eux, l'Accident Jovenia ne se serait jamais produit. C'est ainsi que se met en place son plan, consistant à utiliser la Temporhell, création de Darkhell permettant de regagner le passé. Le pirate pourrait ainsi empêcher la formation du groupe de héros.


La mauvaise foie de ce méchant est fascinante. Au fond de lui, il sait parfaitement qu'il est responsable de son acte, mais le seul moyen qu'il a d'arrêter de souffrir, est de blâmer d'autres personnes, qui ne sont que lointainement coupables et n'ont jamais désiré cela.


On se rend également compte à quel point l'amour que lui et Sygiga se sont témoignés n'était pas solide. Il pourrait retourner dans le passé pour faire en sorte que sa femme n'ai jamais envie de sortir avec le second de son mari. En s'occupant des Légendaires, cela prouve que Ceydeirom n'a en réalité aucune confiance en sa femme. Ni même confiance en lui car il pourrait aussi se contenter de ne pas la tuer, mais retenir sa fureur sur sa femme semble chose impossible. Ce pirate s'invente des histoires, il s'oblige lui-même à croire que les Légendaires sont responsables de son fléau, et que son amour était véritable.


Un vrai mythomane, qui croit en ce qu'il a envie de croire.


Les deux antagonistes du récit sont tous les deux tournés vers le passé, persuadés que c'est seulement cela qui pourra rendre le bonheur qu'ils ont perdu. Aucun des deux n'apprécient ce que le présent peut leur offrir. C'est ce qui les a perverti, et on peut s'inquiéter en voyant Jadina faire la même erreur, se posant des questions sur ses choix de vie. Ce cinquième tome nous explique que cela ne sert à rien de se préoccuper éternellement du passé, on ne peut de toute manière rien y faire. Il faut simplement faire les bons choix dans le présent, afin de se préparer à un bon avenir.


Cela reste tout de même traité avec simplicité, et ce n'est pas forcément très épique, mais ça reste un épisode très charmant. Coeur du Passé adoptant un ton plus romantique, traité de façon très mignonne.


Sans oublier une fin qui donne envie de se jeter immédiatement sur le sixième opus.

ErizuTeriyaki
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le 22 avr. 2016

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ErizuTeriyaki

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