Avant toute chose, il me paraît intéressant de parler de mon rapport à Spawn. En effet après une longue période sans rien lire sur le rejeton de l'enfer, j'avais quelques doutes en revenant à son univers. Au vu de mes dernières critiques, le tome 7 m'avait conquis, je n'avais pourtant guère de souvenir si marquant.
Je ne m'attendais donc pas à un tel choc en lisant ce tome : monstrueux. Nous sommes face à quelque chose d'absolument génial. Spawn parvient à évoluer tout en gardant toute sa cohérence. Se réinventant sans jamais se trahir, sans jamais mentir et en étant dans la continuité directe.
Ici, Spawn a découvert l'existence d'un troisième camp dans la guerre opposant le Ciel et l'Enfer, la Terre elle-même. Celle-ci lui a offert une nouvelle conscience du mal qui entoure le monde.
Ce huitième tome s'intéresse à ce nouveau pouvoir qui permet à Spawn de mieux comprendre le monde et surtout d'envoyer Sam & Twich en mission pour lui. Très bonne idée ici ! En effet, alors que les deux détectives sont censés être les mains de Spawn, jusqu'à présent cette idée n'était encore que théorique mais on a ici une réelle mise en action du concept.
Et si seulement ce n'était que ça, mais McFarlane va encore plus loin ! En effet, on a le droit à des sujets de sociétés très intéressants avec le rapport de la ville face à sa propre pauvreté. Le tout saupoudré par des meurtres, des contrôles mentales et des menaces familiales.
McFarlane ramène un vieil ennemi de Spawn derrière tout cela, afin de ne pas oublier le contexte fondateur. En effet, le mélange entre l'homme et le démon, entre la vie terrestre et la vie sur-naturelle demeure toujours présente. Et cela grâce à une mise en action de Cogliostro qui, enfin, dévoile des réponses. On a le droit à un vrai team-up avec Spawn.
En bref, de l'action, de la réflexion, du sous-texte, de la diversité dans les affrontements et les sujets, une vraie évolution dans le statu quo et un sentiment concret d'avancer.
Je ne vous révèle pas comment le tome se termine, mais croyez-moi, on est à deux doigts d'avoir des palpitations à ce moment. Qu'est ce que McFarlane sait bien gérer son suspense et cette progression ! Le tout déservit par un dessin haut de gamme de Capullo bien entendu.
Sans aucun doute, ce tome est le meilleur depuis le début de Spawn et on comprend parfaitement comment le rejeton de l'enfer a acquis le statut de légende dans le monde du comics.