Quelle histoire que celle de Pierre Lemaître ! D’abord, il gagne le Goncourt avec « Au revoir là-haut », un roman qui mélange les genres (à la fois historique, policier, d’aventure et très drôle, pas prétentieux pour un sou, immensément agréable à lire (ce qui est déjà incroyable en soi (« Incavaille ! » je suis totalement accro à cette vidéo))). Ensuite, le Grand Albert Dupontel décroche un César en adaptant le roman au cinéma (super film). Puis Christian de Metter en fait une adaptation en BD (roman graphique ? Je ne sais jamais quelle est la dénomination correcte et à vrai dire je m’en moque) et voici aujourd’hui celle qu’il propose pour la suite de ce premier tome, « Couleurs de l’incendie », et c’est un éblouissement. D’abord parce que je n’ai pas lu le roman, ayant ainsi le plaisir de la découverte de l’histoire (une vengeance féminine implacable), mais aussi et peut-être surtout parce que le dessin de Christian de Metter est somptueux. Son trait est d’une expressivité inouïe et la précision de ses détails renverse. Les coloris ne sont pas en reste et les tonalités soulignent avec délicatesse les atmosphères, nous faisant passer par une gamme d’émotions vibrantes. Enfin le soin apporté par les éditions Rue de Sèvres à l’objet livre en lui-même est impressionnant, et le tout forme un bonheur de lecture qu’il serait bien dommage de bouder. Magnifique !