Aya Nakahara réalise, de nouveau, un petit shojo avec Courage Nako, une histoire en 3 tomes. Nako, l'héroine, est une jeune lycéenne motivée, courageuse, qui annule, un jour, un mariage. Hayami, le marié est, en effet, le petit ami de sa soeur, et le mariage est simplement une affaire de famille. Malheureusement, en ayant ainsi permis à sa soeur et à son petit-ami de vivre heureux, elle est à l'origine de la faillite de la famille d'Hayami. Ceux-ci quittent précipitamment le Japon et laissent seul Konatsu, le petit-frère d'Hayami, qui a le même âge que Nako et vient d'arriver dans son lycée.
Nako, ne supportant pas qu'il se retrouve à la rue par sa faute, invite Konatsu chez ses parents et ceux-ci décident de l'héberger. Seul problème : Konatsu a plutôt sale caractère et lui et Nako ne se supportent pas.
Courage Nako est donc un shojo qui séduit immédiatement par son travail graphisme. En effet, Nakahara fuit les stéréotypes du Shojo, où tous les personnages sont coulés dans le même moule de beauté pour offrir à ses lecteurs une vraie personnalité. Le graphisme se veut, pour autant, jeune, il respire la double influence shonen-shojo. Le lecteur peut s'amuser à retrouver certains détails de l'un ou l'autre des genres. Il s'en dégage une grande fraicheur, sans pour autant être trop surprenant ou ne pas coller avec l'histoire.
On appréciera les variétés graphiques et le personnage de Nako, qui a toute une palette émotionnelle très variée pour son visage.
On regrettera l'usage, encore une fois, des fameuses petites bulles, typiques du Shojo. Cependant, vraiment, les nuances d'expressions faciales sont vraiment un énorme point fort.
Evidemment, on voit arrivé le thème très facilement : Nako et Konatsu vont tomber amoureux l'un de l'autre. Mais bizarrement, Nakahara arrive à faire sonner cela de manière très juste en usant pourtant de grosses ficelles. La raison en revient aux personnages qui ne sont, finalement, pas si stéréotypés que ça et sonnent justes eux-même. L'histoire est donc un écho au personnage.
Une histoire qui avance bien, d'ailleurs. Le rythme est là et dès la fin du tome 1, les deux personnages se questionnent sur leurs propres sentiments.
Ajoutons à cela que les personnages sont bien développés avec leurs proches et amis : Meg, Shun, raie-sur-le-coté, et toute la famille de Nako. Nakahara n'est pas perdue sous le nombre de personnages.
Malheureusement, le manga respire la fin arrivé de manière abrupte. La faute à un arc trop long et mal géré : celui de Kaede. Voulant rendre plus compliqué les relations amoureuses, l'auteur va finalement amener des raisons foireuses et des solutions ex nihilo type « dire je t'aime arrange tous les soucis ». C'est un peu gratuit alors que l'attention de départ était louable.
On sent que le manga en souffre et oblige Nakahara a bouclé trop rapidement la fin.
Je trouve donc la fin loupée, d'autant plus regrettable que le manga a bien commencé au départ. Les pistes annexes, le petit développement, la relation naissante … Tout a été bien amené et bien ficelé. On regrettera donc qu'une aussi bonne intention (mettre une sorte de triangle amoureux) a finit par tuer le manga quelques chapitres plus tard.
Malgré cela, Courage Nako reste un shojo court, recommandable car pas du tout épuisant, répétitif, et plutôt touchant. Aux amateurs du genre qui veulent passer un bon moment rapide ou à ceux qui veulent se lancer dans le shojo sans risquer de tomber dans la romance trop fade.