Si l’Histoire des Etats-Unis est relativement récente, elle porte néanmoins en elle son lot de sombres mystères. Du Grand Ouest américain peuplé de tribus indiennes, aux folles années cinquante rythmées par le vrombissement des gros bolides et le son endiablé du rock’n’roll, les vampires ont fait leur nid. Pour les combattre l’ordre des Vassaux de Venus dispose d’une armée d’agents de terrain. Parmi eux, le jeune et fougueux chasseur, Travis Kidd. (contient les épisodes #19 à 27)

Après trois volumes sortis d’un coup pour se mettre à jour, Urban Comics nous propose du matériel totalement inédit chez nous avec ce quatrième opus : « Course contre la Mort ». Nous avions laissé l’effroyable Skinner Sweet, la belle Pearl Jones et son mari Henry sur une île cauchemardesque du Pacifique, en pleine Guerre Mondiale. Aujourd’hui, nouveau bon dans le temps, pour nous retrouver dans les années 50, début du rock’n’roll ! Mais avant cela trois petits chapitres dans le passé de Skinner !

En effet, le volume commence en 1863, où l’on découvre un Skinner enfant jouant avec son demi-frère James Book ! Si tout semble les lier étant enfant, les relations se détériorent à l’adolescence alors qu’ils font tous deux parti des Tuniques Bleues. James découvrant peu à peu le côté sombre, sinistre voir même sadique et sans pitié de Skinner. Ils sont, avec leur régiment sous le coup d’une prochaine attaque indienne et semblent devoir se préparer à se battre à un contre quatre, voir davantage. Skinner a lui, une idée terrifiante de cruauté pour faire pencher la manivelle. Hormis James et le capitaine, tous vont le suivre mais une fois sur place, les Indiens seront tous morts ! Tués par un… vampire américain… Oui je sais bizarre, on nous a toujours dit jusqu’alors que Skinner était le premier de cette espèce…
Graphiquement c’est vraiment très loin de ce que fait Rafael Albuquerque. Pour moi le style de Jordi Bernet donne une impression de vite fait, pas forcément bien fait. Des dessins loin d’être sympas et une intrigue bancale et peu intéressante, on se prend une claque d’entrée, on est loin de la qualité des trois premiers tomes…

Puis Rafale Albuquerque revient au dessin pour les quatre chapitres de la saga « Course contre la Mort ». Et soyons clair, si les dessins sont de nouveau au summum de la qualité, les traits d’Albuquerque étant faits pour cette série et cette ambiance oppressante, l’histoire est cependant assez faiblarde. La faute sans doute à l’absence des personnages que l’on a envie de voir : Skinner, Pearl, Henry ou encore Linden Hobbes. Le pied que ce serait de suivre un Skinner déchaîné à une époque de folie. Mais non, on a le droit à un Skinner se comportant comme un brave petit chien… non je n’en dirais pas plus niark, niark, niark.
Non, nous découvrons Travis Kidd, sorte de James Dean chasseur de vampires, fan de rock’n’roll et tuant du vampire avec des crocs en bois. Si le style du personnage est plus que génial, tout comme son comportement « je me fou du danger », on le voit quand même arriver comme un cheveu sur la soupe. Et personnellement, sa haine pour Skinner est absolument bidon ! Le personnage est absolument jouissif de par son côté explosif, mais l’histoire n’est vraiment pas top, une simple course poursuite sur fond de vengeance dans deux grosses cylindrées américaines, on pouvait espérer mieux !

La dernière saga, « The Nocturnes » est beaucoup plus intéressante. On y découvre un autre vampire américain, comment il l’est devenu ça par contre pour le moment on en sait rien, qui va se retrouver face à une espèce de loups-garous que les Vassaux pensaient éteinte. Si Skinner a choisi l’action et le mal, Pearl Jones la passivité et le bien, Calvin, notre nouveau personnage, opte pour l’action et le bien. Et de l’action on en a ! Et ce nouveau personnage, à l’inverse de Travis Kidd dans la saga précédente, présente un look quelconque mais un charisme et un intérêt plus importants.
Mais malheureusement, toujours pas de Skinner, ni de Pearl, enfin le final violent, intense et émouvant nous fais comprendre que cela va changer dans le prochain tome, enfin j’espère.
Et les dessins pêchent à nouveau. Si Roger Cruz fait un peu illusion dans le premier chapitre, les traits de Riccardo Burchielli font brouillons et le rendu n’est vraiment pas top.

Bref, au final c’est une petite déception. Une intro pas top sur tous les points tant au scénario qu’au dessin, puis une saga graphiquement jouissive (Albuquerque) mais pauvre scénaristiquement (histoire de vengeance bidon), et une dernière partie où c’est exactement l’inverse.
C’est rageant, ces nouveaux personnages, Travis et Calvin, sont intéressants, vraiment, mais quand je lis American Vampire je veux Skinner, du Skinner Sweet tranchant et méchant ! Je veux Pearl, une Pearl Jones capable de tout par amour. Même si le final me dit que la belle Pearl va être tranchante par la suite, il n’aurait jamais du faire cela…
Et encore plus rageant, l’époque traitée, les années 50/60, semble toute trouvée pour permettre à la folie sanguinaire de Skinner de s’exprimer au mieux ! Années de folies, de révolte, où tout pouvait pêter à la moindre contestation. Ca fait mal de le voir comme ça…
Ce tome est, je pense, clairement un tome de transition, où l’on nous présente deux personnages qui seront importants, Travis Kidd avec sa tchatche et sa rage (un peu un Skinner du côté des gentils) et un Calvin tout en retenu en analyse, il voit et comprend tout au premier coup d’œil.
Mais malgré tout, cela reste une excellente lecture sur les vampires, ce qui se fait de mieux ces dernières années, avec de nouveaux personnages, Albuquerque et la surprise finale. Mais je veux Skinner et Pearl dans le prochain tome !
Romain_Bouvet
7
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le 12 déc. 2013

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Romain Bouvet

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