Mon dernier coup de cœur. Le coup du Cow-boy nihiliste qui en veut au monde entier, plus intelligent que la moyenne mais odieux, égoïste, grossier et qui tire tout le temps la gueule, rencontre Dieu... Ça ne pouvait que me séduire.
Adulée par tous ceux qui l'ont lue, cette BD au format cartonné conventionnel renferme dans ses 48 pages une histoire originale, marrante, jubilatoire.
Sous ses faux airs de BD pour enfants, avec ce dessin semi-réaliste et cette mise en page des plus classiques, qui sert parfaitement le récit, Lincoln raconte -entre autre par le biais narratif du monologue intérieur, qui a toujours tendance à me faire accrocher- qu'il déteste la vie, qu'il ne voit en elle, je cite, qu'une "vaste fumisterie". Et malgré qu'il soit aigri, loser et assez détestable, on se retrouve facilement dans sa mauvais humeur, si bien qu'il en devient finalement vite attachant.
Beaucoup de cases sont muettes, quelques pages le sont entièrement ou presque, rendant la lecture extrêmement fluide. Le problème qui en découle, c'est que l'album est lu en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, et m'a laissé un peu frustré.
Et surtout, Lincoln, c'est très drôle. Même si quelques pages dans le lot ne sont pas assez surprenantes à mon goût (capturer quelqu'un qui ressemble à un bandit recherché, lui refaire la moustache pour le livrer au shérif et empocher la récompense, c'est vu, revu et revu), on peut le pardonner, parce que c'est cohérent, et parce que le reste est quand même sacrément bien trouvé.
En plus le tout est fait par trois membres de la même famille, et c'est sympathique, même si ça nous fait une belle jambe.
Je n'ai plus qu'à me jeter sur la suite. Et j'ai un bon pressentiment.