3e tome très surprenant dans la mesure où les ingrédients majeurs des deux précédents, à savoir la violence et l’érotisme sadien passent au second plan, voire au troisième.
Au contraire, Serpieri concentre cette fois son attention sur le récit, sa conduite étant, il est vrai, de plus en plus compliquée. Cette histoire nous fait voyager dans un monde toujours placé sous le signe de la dégénérescence. Mais au départ, l’on suit un groupe d’hommes sur un vaisseau spatial attiré par un bout de caillou bien étrange au fond de l’espace...
Forcément, cette proposition pour traditionnelle qu’elle soit dans la science-fiction n’en évoque pas moins d’autres œuvres du genre. On pense à Alien bien sûr, avec cette exploration d’un astéroïde à l’accueil inquiétant.
Le côté organique des décors ajoute sa petite touche exotique. Avec ces décors grandioses, éclatés, dont la sauvagerie le dispute à l’opulence, l’esthétique dégradée en même temps qu’eschatologique prend le dessus, peut-être sur l’histoire proprement dit. C’est ce que je préfère dans ce troisième tome : cet appétit qu’il a à dévorer pleinement la liberté onirique dans l’espace, aussi bien que dans le style.
L’histoire est plus complexe et rend la lecture sans doute plus périlleuse ou disons moins commode. Avec l’ajout de nombreux personnages, la trame principale que suivaient les premiers épisodes semble elle aussi en retrait. Comme si Serpieri avait ressenti une lassitude sur la première histoire, ou bien avait compris qu’elle était une voie sans issue désormais, qu’elle avait besoin d’un sérieux coup de fouet pour continuer. Serpieri a sans doute eu l’intelligence de sentir qu’il allait tourner en rond. Aussi ce tome 3 est-il le début d’une nouvelle promesse.
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