Si cela a été long à démarrer, et c’est peu dire, le quatrième tome d’Infinite Crisis nous plongeait, enfin, dans le bain. Et le moins que l’on puisse dire c’est que ‘l’on ne s’est pas moqué de nous, c’est une véritable crise à l’échelle de l’univers, des univers, bref du multivers qui nous est proposé ! Tout cela découlant directement de Crisis on Infinite Earths, comme si cet événement majeur de DC n’en finissait pas de marquer nos héros et notre planète. Et nos héros, justement, ne vont plus savoir où donner de la tête !
Superboy-Prime et Alexander Luthor, les derniers survivants de la précédente Crise cosmique sont bien décidés à ressusciter leurs Terres détruites durant cet événement. Luthor lance ainsi la Société Secrète à l'assaut de Metropolis, tandis que les deux Superman s'affrontent entre différentes dimensions. Au terme de ce combat, un nouveau Multivers pourra-t-il renaître ?
(Contient : Infinite Crisis 5-7 + Rann-Thanagar War Special + OMAC Project Special + Villains United Special + Superman 226 + Action Comics 638 + Adventures of Superman 649)
Guerre spatiale entre Rann et Thanagar. Le satellite l’Œil qui pète les plombs avec ses Omac ! La Société Secrète des Super Vilains qui prépare une évasion mondiale de grande ampleur ! L’égo surdimensionné de Superboy Prime et sa crise de folie. Ou encore Alexander Luthor qui cherche une planète dans le multivers comme on pourrait chercher une aiguille dans une botte de foin. Nous avons là, que des menaces pouvant justifier à elles seules, de façon individuelle, une énorme saga. Et là, ce cinquième tome d’Infinite Crisis se doit de toutes les conclure !
Et c’est là, le gros souci de ce tome ! Il n’y a aucun lien entre ces différents événements, entre leur conclusion. Nous avons plus l’impression de voir les grands finaux se succéder les uns après les autres. Une fois la guerre entre Rann et Thanagar de passé, on pense de suite au combat entre les deux Superman, et ainsi de suite. Cela n’enlève rien aux qualités des différents épisodes mais c’est assez rude.
Derrière tous les drames actuels, tous les malheurs auxquels nous avons assistés en simples spectateurs, pendant quatre tomes, sont le résultat d’un Alexander Luthor cherchant à recréer le multivers pour trouver SA planète parfaite (difficile de faire plus égoïste) et un Superboy Prime qui disjoncte complètement (mégalomanie quand tu nous tiens).
Le multivers va vivre, traverser un véritable chaos, des planètes Terres vont revenir, des personnages vont être transportés, transposés d’une Terre à une autre, notamment sur Terre-2, et tout cela, après un court instant de joie intense, va avoir des retombés désastreuses sur la Lois de Terre-2… Déclenchant la fureur, la rage de Superman. Heureusement, pour stopper Superman, il y a Superman ! Et c’est un véritable combat de titans qui nous est alors proposé. Mais un combat de titan un poil, beaucoup, trop long et lourd. Et une fois le combat fini, une fois qu’on est copain, une fois que le sacrifice (sans surprise) a eu lieu, on passe à autre chose. Ne parlons pas du final avec Alexander Luthor… Si le combat est symbolique, son triste sort finale st assez navrant, bien que je suis fan de l’idée de voir CE personnage venir « régler » le problème…
A côté de ces minuscules problèmes, on se retrouve avec une saga absolument énorme, aux ramifications gigantesques et nous proposant, nous offrant notre lot d’actions héroïques, de combats dantesques, de nobles sacrifices, de morts injustes et ce qu’il faut d’émotion et ce petit brin de nostalgie qui fait toujours du bien ! Il n’en faut pas moins pour une crise devant marquer l’univers DC. On peut néanmoins regretter, un minimum, au final, le manque d’impact réel, surtout après tous ces événements.
Graphiquement, encore une pléthore de dessinateurs, si ce n’est pas plus. Et forcément il y en a pour tous les goûts. Si tout n’est pas parfait, beaucoup de dessinateurs en-deçà des autres, l’aspect graphique général est plutôt de bonne facture. On a quand même de très lourd avec des artistes comme Phil Jimenez, Dan Jurgens, George Pérez, Dale Eaglesham ou Ed Benes.
Bref, au final Infinite Crisis, par Urban, c’est plutôt une bonne lecture, un bon moment. On est quand même face à un moment historique de DC Comics. Certes, cela a moins d’ampleur que Crisis on Infinite Earths, mais c’est une saga de grande envergure, riche en action et en rebondissements, terriblement nostalgique et nous montrant tout ce qu’on peut aimer dans un comics. Lecture obligatoire et indispensable donc, même si on pouvait espérer un final plus exceptionnel.