Cruelle
6.8
Cruelle

BD franco-belge de Florence Dupré La Tour (2016)

Très chouette BD. J'y croyais pas spécialement à la vue de la couverture, mais je dois bien admettre que j'avais tort !


L'intrigue est plaisante ; il s'agit en fait de courts récits qui se suivent logiquement. C'est forcément inégal mais globalement on passe un bon moment. L'auteure aborde là l'enfance à l'inverse de ce que l'on voit habituellement : c'est très cruel, très dur à lire parce qu'on a rarement vu aussi pure méchanceté. Mais c'est plaisant. Et puis l'auteure relativise un peu par ses interventions en voix off. Le parallèle avec sa vie adulte ou encore son auto-analyse freudienne sont assez intéressantes mais il est vrai que parfois l'auteure tombe dans la facilité (parfois c'est un peu tiré par les cheveux aussi). C'est un peu redondant par moment, on a l'impression que l'auteure répète ce qu'elle a déjà dit précédemment. La fin me donne envie d'en savoir plus, sachant que c'est autobiographique et que l'auteure ne se ménage absolument pas... comment va-t-elle s'occuper de son gosse? Il serait intéressant de voir comment elle s'en occupe par rapport à l'éducation qu'elle a elle-même reçue de ses parents.


Le graphisme est doux ; ces effets de flous contrastent avec la dureté du propos mais renforcent bien le côté souvenir brumeux. De plus, le fait que tout soit en gris renforce le côté glauque de l'intrigue. On trouve de très jolis dessins mais à certains moments la dessinatrice se piège elle-même : ses personnages ont un physique particulier et la technique rend parfois illisible la compréhension de la vignette. Les décors sont riches, sympas. Les personnages sont expressifs. les animaux sont vraiment très bien dessinés.


Bref, j'ai passé un bon moment de lecture ; certaines cases ne sont pas très lisibles et l'auteure radote parfois un peu, mais sa vision de l'enfance est savoureusement effrayante (et probablement plus proche de la réalité que ce que l'on lit habituellement sur le sujet).

Fatpooper
8
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le 3 avr. 2018

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