Merveilleux enfants
Très chouette BD. J'y croyais pas spécialement à la vue de la couverture, mais je dois bien admettre que j'avais tort ! L'intrigue est plaisante ; il s'agit en fait de courts récits qui se suivent...
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le 3 avr. 2018
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Regardez la couverture vraiment réussie de cet album ! Elle donne la même impression qu'à la lecture. Un peu en trompe l'oeil avec cette tête d'oie/fenêtre, elle révèle une petite fille fort mécontente, coincée entre deux éléments rouges. On ne sait trop si c'est elle qui a tranché la tête du volatile ou si le même volatile va s'écraser sur elle. En tous les cas un climat de violence s'annonce au futur lecteur.
Cette petite fille, c'est Florence Dupré La Tour, l'auteure. Elle a des faux airs de Mafalda, cousine argentine qui a du bercer sa jeunesse. Elle vit avec ses parents, catholiques très pratiquants et ses soeurs. La famille se complétera au fil des ans avec d'autres naissances mais surtout avec l'apport d'animaux divers et variés qui, entre les les mains de la narratrice, périront les uns après les autres. Morts violentes, souvent, victimes de maladresse ou de négligences, voire de la cruauté de la petite fille, les animaux seront enfouis dans des boîtes de chaussure au fond du jardin, lors d'enterrements aux consonances religieuses.
Vous vous souvenez sans doute de l'épisode des poissons rouges dans "Les malheurs de Sophie". Tant mieux, parce qu'ici c'est la même chose mais puissance mille. C'est une succession macabre de petites bêtes innocentes qui seront les victimes d'une petite fille dont on se demande tout le temps durant la lecture qu'elle est la part exacte d'innocence enfantine ou de réelle cruauté. On sait bien que le monde merveilleux de l'enfance n'est qu'une vision gnangnan pour adultes en quête de tranquillité, mais ici, le lecteur est mis à rude épreuve, malmené par une narration bannissant d'édulcorer le moindre agissement funeste tout en restant sautillante comme une petite fille enjouée. Est-elle foncièrement sadique ou victime de son éducation ? Cette ambivalence, très inconfortable mais sacrément accrocheuse, donne un ton très inhabituel à ce roman graphique. Les illustrations, jouant avec bonheur dans des tons de gris assez tendres et variant finement les formats au gré des épisodes, concourent à maintenir le malaise jusqu'à un final encore plus glaçant.
La fin sur le blog
http://sansconnivence.blogspot.fr/2016/02/cruelle-de-florence-dupre-l.html
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Créée
le 21 févr. 2016
Critique lue 363 fois
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