C’est au détour d’une liste de manga cyberpunk – trouvé sur le net car je cherchais un peu ce genre de lecture - que je tombe sur Cyber Blue. Sans même vérifier l’auteur (dessinateur), directement les pages aux dessins très caractéristiques me frappent : Tetsuo Hara, dessinateur de "Hokoto no Ken" est derrière ce court projet de 3 tomes. La disproportion des tailles me fera toujours autant triper! Quant au scénario, il est confié à un certain BOB et à Ryuichi Mitsui, co-auteurs donc, mais inconnus à cette adresse visiblement – en tous les cas pour moi et finalement je comprends pourquoi.

Dès les premières planches, le ton est donné ; on est plongé dans un monde en déperdition totale et en proie à une extrême violence, mais non sans passages hilarants voire grotesques, saupoudré de mélodrame larmoyant et d'insultes homophobe (ça on aime!). Ce manga en trois tomes c’est littéralement Ken le Survivant dans un monde futuriste. Il est affublé de la même dégaine. Il déambule donc sur une planète hostile, Tinos, ou l’air est raréfié, imposant impérativement l’usage d’un dispositif respiratoire.

Et là commence la boucherie dans un chaos total, avec un positionnement narratif complètement manichéen dans son approche. En gros c’est l’histoire d’un très gentil (mais méchant avec les méchants) qui part en croisade contre tout un tas de très méchants, vraiment pas beaux. Du gag, de l’ultra violence et des dialogues claqués au sol, servis en dessert dans une drôle d’atmosphère tragicomique. On sent que l’auteur veut nous arracher des larmiches au détour de certaines scènes, mais on rigole souvent à gorge déployée de l’absurde des situations. Gros malaise et gros décalage.

Puis aussi, il y a une vague ambiance de Prélogie "Star Wars", de "Blade Runner", voire carrément de "Mad Max" qui plane sur le manga. Durant l’aventure on a même des références très nettes et très marquées à "Gunnm" et à "GitS". Le récit nous plonge ainsi entre du space opera, du post-apo et du cyberpunk à tour de rôle dans une soupe incroyable et pas franchement bonne, mais on en redemande.

Les références abusivement utilisées sont loin de l’hommage respectueux. On est surtout dans du copiage mal digéré, de l’imitation bon marché, bref des références retranscrites un peu n’importe comment et à l'emporte pièce. Enfin, un mot quand même sur la DA, elle est très inégale tout au long de ces trois petits tomes. En réalité le dessin n'est pas appliqué dans ses traits et ça fait franchement pas bon genre.

Eolithe
5
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le 25 sept. 2024

Critique lue 3 fois

Eolithe

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