Dans Batman #666, Grant Morrison peignait le futur de Gotham où Damian Wayne, ex-Robin, serait devenu Batman, aurait pactisé avec le diable afin de gagner l'immortalité pour protéger sa ville et ses relations avec le commissaire Gordon. Alors que Flashpoint n'est pas encore lancé, Andy Kubert initie un projet racontant la transmission de flambeau et le moment où Damian devient Batman, nous sommes alors début 2011. Le temps que ça se fasse, on passe en fin 2013 et croyez moi, ces dates ne sont pas innocentes.
Une dizaine d'année après les évènements de The Return of Bruce Wayne (et sans compter tout ce qui s'est passé depuis en New52, donc on a toujours une Oracle en chaise roulante et un Damian Wayne en vie), Damian (Robin) est sur les quais de Gotham avec Batman pour enquêter sur un gigantesque massacre. L'homme chauve-sourie découvre un poisson maquillé comme le Joker (qui a disparu depuis des années) mais cela explose et le tue. Damian pleure alors la mort de Batman et, ravagé par la souffrance, décide de se lancer dans une vendetta et de tuer tous les criminels de Gotham.
Voilà le pitch de base de cette mini-série en 4 numéros, scénarisée et dessinée par Andy Kubert, d'Octobre 2013 à Janvier 2014. 4 numéros c'est court surtout avec l'utilisation qu'en fait Andy Kubert. Enfaite, je vais essayer de réduire le plus possible les spoilers donc forcément ma critique peut paraître franchement acide, mais il faut comprendre que je vous épargne surement le pire. En gros on a une construction comme ça : premier numéros mort de Batman et vengeance de Damian, deuxième numéro apitoiement de Damian et début en Batman, troisième numéro & première réussite de Batman, enfin, dernier numéro et "conclusion" de l'histoire avec combat "final".
Oui, je met des guillemets parce qu'un des gros défauts de l'histoire est qu'il n'y a pas de véritable fin. On a pas retrouvé l'assassin de Batman (encore que), on ne sait pas comment certains personnages ont changé de camp. Damian semble ne pas avoir évolué tant que ça. Enfaite, le dernier numéros nous ramène à peu près à la même situation que le numéro 3 : Damian est Batman mais il commence juste à gérer.
Et c'est déjà pas trop mal. Parce qu'il faut savoir que Damian, dans cette histoire, est à peu près au même niveau qu'en 2011 (et encore). Enfaite, on a l'impression de le voir avec la même personnalité qu'à ses débuts en Robin. C'est très décevant car, en plus de 10 ans, il n'aurait nullement gagné en maturité. Un comble ! Du coup, on retrouve les fameuses questions d'héritage, de paix, de calme, de non-meurtre. Bref, des trucs qu'on retrouvait déjà avec la série Batman & Robin. Sauf que là c'est bien moins bien traité. Et donc sans grand intérêt.
Chaque numéro est très rapide et très mal amené, disons le. Les ennemis sont ridicule : dans le #2 on a Pyg (y a plus classe) et dans le #3 les hommes de main de Pyg, car on ne voit même plus Pyg him-self. Enfin, dans le #4 on voit une version "nouvelle génération" d'un ancien ennemi de Batman. Sauf que ça ressemble à rien et ça n'a pas d'intérêt.
On suit aussi les situations WTF : blessure d'un allié ex-nihilo, trahison sans raison, réincarnation d'un personnage en animal (et oui, rien que ça) ...
Et puis Damian ... On ne comprend rien à son évolution qui n'en est pas une, on ne voit pas l'intérêt, le traitement est baclé, bref c'est vraiment très mauvais.
Que reste-t-il alors ?
Le dessin déjà. Andy Kubert fait un truc plutôt sympa bien qu'usant trop souvent d'une ambiance sale qui donne un côté "déjà vu" à la fin de la série.
Et surtout des bonnes idées sur l'avenir de Gotham, idée qui ne sont pas exploitée malheureusement : Un Gordon prête qui écoute Damian et le conseille, Arkham Asylum fermée qui devient un lieu macabre, les autres supers-héros qui seraient devenu des assassins...
Malheureusement tout est vite mis de côté.
Damian, Son of Batman est donc une BD très médiocre dans le sens où elle ne cesse de nous décevoir de numéro en numéro, promettant des retournements de situation qui n'arrivent pas. Le scénario est bancal et surtout l'évolution tant promise n'arrive pas.
Au final, on en ressort avec un goût de promesse non tenue, une âpre et profonde déception en somme.