Un event à l'image du run de Cates, ni bon, ni mauvais...

Une nouvelle fois, le Doctor Strange a voulu bien faire, sans véritablement prendre le temps de se poser, histoire de réfléchir à ce qu’il fait. Une nouvelle fois, il agit sans se soucier des conséquences. Une nouvelle fois il cause des tourments pires que ceux qu’il essayait de réparer. C’est un peu le pitch que nous pourrions donner de Damnation, le mini event qui se concentre sur les séries Doctor Strange, Iron Fist et Scarlet Spider.

En voulant rendre à Las Vegas sa splendeur passée, le Docteur Strange a usé de tous ses talents de magicien… mais il a semé le chaos. Il va devoir redoubler d’efforts pour remédier à la situation. Pendant ce temps, dans un casino appartenant au démon Méphisto, un fragment de l’âme du Sorcier Suprême est mise en jeu à chaque partie. Wong et les Midnight Sons parviendront-ils à sortir Strange de ce mauvais pas ?
Si vous pensiez que le maître des arts occultes avait fait face aux pires défis qui puissent exister, sachez que vous vous trompiez. Rien ne pouvait préparer le héros à ce que Donny Cates (Guardians of the Galaxy), Niko Henrichon (Marvel Knights 20th) et Frazer Irving (Uncanny X-Men) lui réservent dans ces pages qui font écho au crossover Damnation.
(Contient les épisodes Doctor Strange (2018) #386 à 390)

A croire que les derniers révélations sur le « prix à payer » lorsqu’on utilise la magie, n’ont eu aucun effet sur le Doctor Strange… Oui la disparition de Las Vegas et la mort de ses habitants, durant Secret Empire, sont des drames épouvantables, mais de là à se dire qu’il va tout remettre en ordre, tout effacer, sans se soucier du « retour de bâton », c’est du grand n’importe quoi.

En ramenant tous les habitants de Las Vegas à la vie, Strange a également permis l’arrivée de Méphisto sur Terre, en plein cœur de son propre casino des Enfers ! Ni une, ni deux, le Sorcier Suprême a voulu rectifier le tire, malheureusement les choses ont encore empiré, et notre héros s’est retrouvé aux mains du diable.

Alors que son visage n’est plus qu’un crâne enflammé, à la Ghost Rider, Strange n’est plus en mesure de savoir ce qui est vrai, ce qui est faux. Il semble persuadé d’être aux côtés de Cléa, Loki et Wanda, se débattant comme un beau diable contre ses ennemis, alors qu’il est à deux doigts de tuer Wong et les Midnight Sons venus l’aider.

Le chemin pour sortir de ce marasme va être compliqué, et notre héros va devoir faire alliance avec un personnage des plus improbable. Mais c’est le prix à payer s’il veut rectifier sa énième erreur. Mais pas sûr que cela lui serve de leçon… Du moins sur long terme…

Ces quelques épisodes permettent d’approfondir un peu les évènements vus dans Damnation. Ils permettent surtout de mettre en lumière ce que Strange a vécu à partir du moment où il est rentré dans ce casino infernal. Et puis on peut toujours se dire, ou du moins espérer, qu’il finira par comprendre de ses erreurs…

Graphiquement, je ne suis vraiment pas fan de Niko Henrichon. Certes, son travail fonctionne à merveille avec tout ce qui a trait au monde de Strange et à la pratique de la magie. Mais il y a un côté brouillon et abstrait qui me révulse un peu. Ce n’est pas moche, pas du tout, juste je n’accroche pas.

Le tome se termine avec un touchant épisode avec Zelma. Superbe création de Jason Aaron, qui a souffert ces derniers temps à cause de Strange. Mais les épisodes précédents ont permis, à ce dernier, de réaliser ses récentes erreurs. Pas sûr que cela ne change grand-chose sur long terme. Nous verrons bien. Un épisodes amusant, touchant. Malheureusement mis en images par Frazer Irving, qui fige l’action et qui ne propose aucun détail, aucun décor.

Bref, un petit event plaisant à lire, un peu trop expédié, cela aurait clairement mérité quelques épisodes supplémentaires. C’est un peu à l’image du cours passage de Donny Cates sur le titre, rien de transcendant, rien de mauvais.