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Peaux de pêche, courbes voluptueuses, frimousses épurées qui sentent bon la fleur d'oranger, Les Légendaires reviennent plus glamours que jamais !
Cette pré-quelle vient nous conter la formation du groupe héroïque des Légendaires, telle qu'elle nous a déjà été racontée dans la série de B.D. originales. Tout amateur est donc déjà au courant de quel fil se tisse la trame, et des contraintes que se posent les auteurs.
Comme à l'accoutumé, Delcourt (ou plutôt Sobral, ou plutôt Nadou) nous a gâté. Le dessin est tout simplement somptueux. Chaque planche est un ravissement de tous les instants et de toutes les couleurs. S'il y a une chose à dire, c'est que l'artiste (les artistes du coup, Sobral ayant fait seul Les Légendaires "classiques", tandis que Nadou se charge de les pomponner pour leurs "origines) a un sacré coup de crayon.
Le trait est charmant et constitue la principale force de la B.D.
Seulement voilà, comme d'habitude, la série persiste dans ses travers. Outre l'humour léger, facile, qui n'a rien de désagréable même s'il met plus souvent les pieds dans le plat qu'il n'alimente la machine à sourires, le scénario a très franchement tendance à battre de l'aile.
Les lecteurs de la série de base connaissaient l'histoire de ce premier tome des origines, et ceci à réellement un poil de bouc près. Difficile de surprendre, d'autant plus que chaque situation ne cadrant pas avec le récit qui nous a été fait au préalable, sera très maladroitement expédiée afin de rentrer dans les clous.
Pour ne pas commettre de spoilers, comprenez simplement que tout ce qui aurait pu se révéler original dans ce tome-ci, en termes de situations, de personnages inédits, sera bazardé par l'auteur à un moment ou l'autre. D'une manière ou d'une autre. On saute d'ailleurs très vite du coq à l'âne, amenant sur le tapis des scènes fortes en clichées et très mal préparées, qui contribuent à faire des Légendaires une série sympathique, mais jamais davantage.
Et avec des SPOILERS-SPOILERS-SPOILERS-SPOILERS-SPOILERS (vous ai-je dit que j'allais spoiler ? Baissez les yeux, viiiiite !), ça donne que l'auteur va très désagréablement se débarasser de tous les personnages secondaires originaux qu'il s'est donné la peine de présenter dans ce premier tome. Avec maladresse. Expéditivité. Gâchant un potentiel narratif plus que considérable pour créer du passif poncif, c'est à dire, un passé à ses héros qui tient du cliché fade et mille fois remâché.
FIN DU SPOILER - FIN DU SPOILER - FIN DU SPOILER - FIN DU SPOILER.
Reprenons. Un tome d'une grande esthétique, au scénario vaguement ficelé, tenant surtout debout pour son début, et sa fin, car les évènements intermédiaires valent tripettes. Il plaira sans nul doute aux amateurs de la première série, et ne manque pas tout à fait d'intérêt pour les curieux voulant s'offrir une autre chance d'aborder l'oeuvre de Sobral.
L'histoire se déroulant dans le passé, les personnages sont encore adultes (l'ignoriez-vous ? Dans le futur, ce seront des enfants. Allez lire ?), ce qui donne l'occasion à un dessin plus affiné, élégant et sexy de s'épanouir.
Malgré la faible quantité de texte, et l'intérêt relatif du scénario, l'ensemble reste sympathique, et surtout, une grande claque visuelle.
