Jim Hawkins n'avait pas seize ans... non pas seize ans ! ♫
La Planète au Trésor, c'est ramener à la lumière un classique de Robert Louis Stevenson, le porter dans l'espace au moyen de cette petite étincelle de magie qui caractérise Walt Disney.
Ses visuels caressants, son animation vertigineuse, sa bande-son électrique, autant d'atouts propres à émerveiller l'adolescent que j'étais alors, à allumer une flamme que le passage du temps n'aura pas su souffler.
Jim Hawkins, cet adolescent mal dans sa peau, va nous ouvrir la voie vers une formidable épopée intergalactique, traversant une somptueuse mer d'étoiles à la recherche d'un trésor légendaire. L'aventure est épicée d'une bonne pincée de piraterie, féroces mutants aux mines patibulaires, ayant consciencieusement la tête de l'emploi, mais trouve surtout toute sa saveur dans cette rencontre entre notre jeune héros et le rusé John Silver. La relation de défiance puis de confiance (saupoudrée d'une généreuse dose d'affection toute paternelle) qui s'établit entre ces deux personnages phares de la Planète au Trésor, malgré leurs intérêts opposés, représente la plus grande force de l'œuvre.
Les passages mettant en scène la consolidation de leur amitié, dotés de mélodies poignantes, me paraissent aussi émouvants qu'au premier jour, malgré mon âge nettement plus avancé.
Mais arrachons-nous un peu à mon sentimentalisme suranné.
Plus objectivement, la Planète au Trésor bénéficie de protagonistes affirmés, dont les traits de caractères principaux sont admirablement renforcés par leur apparence animalisée. Ainsi, le Capitaine Amelia, voit sa nature roublarde entérinée par une agilité et malice toute féline. Le Docteur Doppler, docte mais hésitant, se verra acquérir petit à petit du chien. Le terrible matelot Skroopf, vilain homard au regard jaune et cruel, se voit quant à lui doté de méchantes pinces acérées et d'un physique criant de danger.
Visuellement, c'est très réussi, Disney oblige. Impossible de rester de marbre lorsque le dégoulinant petit Morph (familier de John Silver, remplaçant judicieusement le perroquet original) vous fait les yeux doux. Inconcevable de ne pas être aiguillonné par les regrets qu'éprouve John Silver vis-à-vis de sa position ambivalente avec le jeune Hawkins.
Pour conclure, je dirais que la Planète au Trésor, outre les rêves qu'elle a pu suggérer à mon imaginaire, m'aura donné envie de me plonger dans le roman original de Stevenson. A mon sens, une reprise qui vous instille le désir de remettre au goût du jour d'anciens chefs d'œuvres (1881), ne peut être qu'une franche réussite.