Jim Hawkins, un jeune garçon rebelle qui vit seul avec sa mère, aubergiste de l’espace, ne rêve que d’aventure et de liberté. Le jour où l’aventure vient frapper à sa porte en la personne de Billy Bones, un mystérieux extraterrestre qui meurt entre ses bras, lui laissant carte au trésor, Jim n’hésite pas et fonce en avant. Sur le navire qui le mène vers le trésor, il fait la connaissance d’un marin accompli, John Silver, et se lie d’amitié avec lui. Pourtant, il ne semble pas animé des meilleures intentions…


Transposer L’île au trésor de Stevenson dans l’espace : le pari est périlleux et le risque omniprésent. Pourtant, il faut le reconnaître, si l’utilité d’une telle transposition peut en laisser certains dubitatifs (ces derniers se tourneront vers l’adaptation en prises de vues réelles que les studios sortirent en 1950), celle-ci est néamoins très réussie. Musker et Clements, réalisateurs aguerris de Basil, détective privé, Aladdin ou Hercule, parviennent constamment à maintenir un équilibre salutaire entre l’ambiance du XIXe siècle et l’ambiance spatiale, sans jamais déflorer le récit originel de Stevenson.
Servi par des graphismes d’un classicisme qui fait plaisir à voir, La Planète au trésor innove en revanche en la matière en alliant des décors de synthèse à de l’animation traditionnelle, annonçant la fin de l’animation 2D qui surviendrait alors prochainement, et sur ce plan encore, le mariage est assez réussi, même si, forcément, la synthèse a vieilli depuis le temps… Elle permet en tous cas de donner au film une ampleur que peu de films d’animation pouvaient se vanter d’égaler jusqu’alors en offrant au studio aux grandes oreilles des scènes d’action parmi les plus grandioses qu’il nous ait jamais proposées.
Malgré un certain manque de duels à l’épée (dommage pour un film de pirates), La Planète au trésor se montre si généreux en scènes épiques qu’on lui pardonne sans problèmes, tant nos yeux ne savent plus où regarder l’écran. Sans compter les oreilles, qui sont mises à rude épreuve par la partition absolument incroyable que James Newton Howard nous propose là…
En outre, un script fort intelligent, peut-être pas étranger au fait que les grands Ted Elliott et Terry Rossio y aient mis la main, n’oublie pas de nous rendre les personnages attachants, et la relation d’amitié qui unit John Silver et Jim Hawkins par-delà les rivalités est extrêmement bien exploitée, parvenant à distiller un beau parfum d'émotion sur la fin, dont l’intimisme rompt magnifiquement avec le grand spectacle du film pour marquer durablement la mémoire. Et même si l’humour est légèrement vacillant (le robot BEN, plus lourd que drôle), on a suffisamment d’héroïsme, de rêve et d’émotion pour suivre ces aventures spatiales avec une nostalgie et un émerveillement constant qui nous rappelle qu’il n’y a pas d’âge pour rêver…

Tonto
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le 9 juil. 2016

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Tonto

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