Évidemment, on peut tout de suite deviner que ça n'est pas la qualité du dessin qui m'aura attirée... ^^ Malgré tout, il faut reconnaître que ces petits gugusses font bien l'affaire au moment de raconter de façon enlevée et enjouée les péripéties multiples qui attendent l'aspirant astronaute. Pas de besoin de représenter tous les boulons pour donner l'idée de la station ISS ou de gros plans millimétrés pour suggérer les effets traumatiques de l'impesanteur. C'est juste une question de goûts. Passée donc la déconvenue graphique (je sais, chacun son style, tout ça...), il faut bien avouer que la Marion Montaigne, elle gère la narration au petit poil. J'ai gloussé en moyenne deux fois par page, moi qui pourtant fais une intolérance grave au pipipopo dont cet épais recueil regorge. Mais c'est pour la bonne cause (scientifique) et n'a rien d'excessivement potache. Non, c'est même plutôt bien dosé et ça fourmille de petites références bienvenues qui vous stimulent le cortex avec un art consommé. En ce qui concerne le fond, misère ! Ce que ces pauvres gars (et nénettes!) doivent se fader pour gagner leur ticket pour l'espace ! Des tests préalables aux expériences fastidieuses une fois en orbite, en passant par les séquelles corporelles une fois revenus sur Terre, ça vous dissuaderait d'office ne serait-ce que de vous connecter à la page pour se renseigner sur le recrutement. Mais ce sont des modèles particuliers, il faut en convenir : le genre qui récupère en 10 minutes de sommeil d'une journée de 12 heures de travaux de force, qui peut se retenir de gerber le temps que les journalistes soient partis ou qui parvient à sourire aux présidents de la République quand vient le moment de serrer des pognes. Car la com' fait partie de leur contrat au moment du recrutement... Bref, ils subissent avec grâce, voire enthousiasme, toutes les avanies de ce monde de dingues et ne rêvent que d'une chose : y retourner aussitôt qu'ils sont redescendus. Des mutants. Et ce gros volume permet d'approcher au plus près ces spécimens rares. Une lecture hautement recommandable, donc. Qu'on pourrait laisser traîner mine de rien aux toilettes quand on a des ados à la maison, qui chouinent en permanence à propos des mauvais traitements reçus à l'école... Enfin, ça serait une idée...