Coupure de courant

Je ne suis pas le plus grand fan de Tom Taylor. Il y a beaucoup de choses du scénariste que je n’ai pas particulièrement aimé. Par contre, par contre, je suis assez friand de ses elseworlds. Dans ces récits-là, le scénariste australien, qui a le plus souvent carte blanche, ne se refuse rien et nous propose des intrigues totalement folles et passionnantes. J’avais hâte de voir ce qu’il allait nous proposer avec les personnages Marvel.

En empêchant le Décréateur, une entité cosmique surpuissante, de détruire la Terre, le Docteur Strange fait malencontreusement disparaître toute forme d’électricité. L’humanité tout entière, super-héros y compris, est alors amenée à rebâtir la société. Malgré le drame, le futur semble meilleur. Mais c’est sans compter sur Apocalypse, qui entend bien profiter du nouveau statu quo pour assouvir sa soif de pouvoir.

Tom Taylor et Iban Coello réinventent l’univers Marvel dans ce vaste récit à couper le souffle.

(Contient les épisodes Dark Ages (2021) #1 à 6)

Le monde, la Terre entière est en proie à une menace sans précédent ! De toutes les crises traversées par notre planète, de tous les ennemis qui ont menacé la Terre, jamais les « Araignées » de la planète n’ont autant le sentiment d’un danger aussi sans précédent avec leur sens d’araignée.

Une incroyable créature de rang cosmique, le Décréateur, enfermé il y a bien longtemps par le Tribunal Vivant, au cœur de notre planète, vient de se réveiller et est sur le point de la faire imploser pour reprendre sa marche destructrice dans l’univers. De nombreux héros meurt pour tenter de repousser cet être à la puissance sans limite.

Dans le feu de l’action, avant de mourir, le Docteur Strange ouvre un portail magique qui, s’il permet de repousser la menace, plonge le monde dans le « noir » en effaçant purement, simplement et définitivement tout signe électrique, électronique. La Terre plonge dans les ténèbres !

Sept ans plus tard, la vague électromagnétique qui a frappé notre monde fait toujours autant d’effet, et le monde a du s’habituer au noir, aux ténèbres, à vivre d’une nouvelle façon. Un retour en arrière, mais qui semble convenir à tout le monde, étrangement. Comme si toute notre technologie n’était en fait que de la gangrène, la cause de tous nos malheurs.

Bien entendu, il reste toujours des irréductibles assoiffés de domination, de pouvoir et de contrôle. C’est le cas d’Apocalypse ! Le terrible mutant, dans l’ombre, a mis au point un plan effroyable pour se procurer de l’énergie, s’approcher de la carcasse du Décréateur et faire en sorte de détruire la planète !

Une ambition simple et primaire, comme toutes les aspirations de ce méchant emblématique des X-Men. Bien entendu, les super-héros toujours en vie et en activité vont faire en sorte d’empêcher cela.

On sent bien à travers cette histoire racontée par Peter Parker, on comprend bien que Tom Taylor nous propose une petite critique de notre société actuelle. Comme si notre technologie, notre soif de nouveautés, nos envies d’avoir le dernier modèle à la mode, notre acceptation de l’obsolescence programmée n’était qu’un, si ce n’est le plus grand fléau de notre monde. Notre société de consommation étant clairement un accélérateur à la destruction de notre planète.

Tout cela à travers une histoire vraiment sympathique à lire, un « nouveau monde » et de « nouveaux héros » que j’ai pris grand plaisir à découvrir. J’adore voir les nouvelles versions proposées par Tom Taylor de nos héros emblématiques. Je regrette juste un final qui arrive trop vite. Cette mini-série n’aurait pas souffert de un ou deux chapitres supplémentaires.

Graphiquement, Iban Coello montre pourquoi il fait partie de la jeune garde pleine de promesse de Marvel. C’est tout simplement beau ! L’action est folle, les personnages magiques.

Bref, une excellente lecture, un elsewolrd que j’ai adoré. Je n’espère qu’une chose maintenant, que Marvel permette à Tom Taylor de poursuivre l’aventure dans cet univers passionnant.