Original, logique et terrifiant

Je dois bien avouer que j’étais assez impatient de plonger dans l’univers de Dceased. La touche zombie est toujours quelque chose d’assez jouissif à lire. Et quand cela s’en prend à nos super-héros préférés, ça l’est encore davantage. Et puis il faut dire que l’évènement cauchemardesque et horrifique de DC a eut, plutôt, une bonne critique, même s’il ne faut jamais prendre cela pour argent comptant. Urban nous a gratifié, pour l’occasion de plusieurs couvertures variant, et mon dévolu s’est jeté sur celle de Wonder Woman. (Il n’y avait plus le Joker.)

Darkseid a de nombreuses fois tenté de conquérir la Terre et de réduire à néant les super-héros qui la défendent. Mais aujourd'hui, il y est parvenu. Lâchant la terrifiante équation d’Anti-Vie après un combat contre la Ligue de Justice, il condamne dès lors ce monde à devenir un enfer abritant des individus contaminés et hystériques qui se dévorent les uns les autres, laissant les héros aussi vulnérables que désemparés face à ce chaos mondialisé. La Terre est tombée : le jour d’Anti-Vie est arrivé.
Dceased présente en intégralité la nouvelle mini-série à succès qui plonge l’univers DC dans un environnement d’horreur où les plus grands super-héros de la Terre vont être confrontés à des versions « morts-vivants » de leurs équipiers ! Aux commandes, le scénariste Tom Taylor renoue avec son style percutant qui a fait d’Injustice un autre triomphe éditorial. Il est accompagné au dessin par Trevor Hairsine (ClaSSwar) et des artistes invités dont Darick Robertson (Transmetropolitan, The Boys).
(Contient les épisodes Dceased #1 à 6 et Dceased:A Good Day to Die #1)

En mettant la main sur Cyborg, Darkseid était loin de s’imaginer qu’il allait se retrouver, enfin, en possession de l’équation d’Anti-Vie ! Par la même occasion, il met au point un incroyable moyen d’abattre sa puissance destructrice et mortelle sur Terre ! Avec l’aide de Cyborg, qu’il utilise comme un cheval de Troie, il parvient à lancer son virus sur internet. A notre époque, ou pratiquement tout ce qui est technologique, se retrouve connecté sur internet, la propagation de virus ne va pas se faire attendre !

En rien de temps le monde plonge dans le chaos ! En étant frappé par le virus, les habitants de la Terre rentre dans une sorte de rage folle et cherchent tous à se dévorer entre eux ! En effet, rare sont ceux qui n’ont pas les yeux rivés sur internet de nos jours. Voilà que nos super-héros se retrouvent face à une menace face à laquelle ils semblent impuissants !

D’autant qu’ils sont tout aussi vulnérables à ce terrible virus, l’ultime cadeau de Darkseid ! Et cette fois-ci, il ne faudra pas compter sur Batman ! Le justicier de Gotham étant le plus à même de trouver une solution, est l’un des premiers à se faire tuer ! Malheureusement pour le monde, Superman, lui, n’est pas tué, mais contaminé !

Les héros pouvant aider les rares survivants, sont peut nombreux, le virus a complètement décimés les membres de la Justice League et les autres super-héros de l’univers DC. Alors pour les très rares habitants lambdas, devoir éviter de se faire manger pour une population en rage c’est déjà compliqué, mais devoir éviter des prédateurs comme Superman, Aquaman ou Flash c’est quasiment peine perdue.

Pourtant, la résistance se met en place, autour de Lois et Jon, ou encore Black Canary, la nouvelle Green Lantern du coin. Tous comprennent vite, et à contre-coeur, que leur Terre est condamnée, qu’ils doivent trouver un moyen de trouver une nouvelle Terre où se réfugier, s’ils veulent que l’espèce humaine ne s’éteigne pas définitivement !

Tom Taylor excelle dans cette façon de plonger nos super-héros dans des univers frôlant l’apocalypse ! Après un Superman devenu tyran fou dans Injustice, on se retrouve avec une Justice League zombifiée et n’hésitant pas à dévorer n’importe quel humain passant devant eux. Le monde de Dceased est impitoyable, violent et sanglant, pour ne pas dire gore.

Un côté horrifique merveilleusement mis en image par Trevor Hairsine, avec son style réaliste qui glace le sang. Les transformations sont incroyables, l’ambiance que l’artiste nous propose nous plonge, avec effroi, dans ce chaos. La violence est d’une incroyable justesse. On sent ce virus éclater, s’installer et tout détruire, on sent le poids qu’il fait s’abattre sur les survivants. Il aurait été difficile de trouver un meilleur dessinateur pour rendre tout cela aussi réaliste.

Bref, l’idée de fusionner ce virus avec internet, surtout à notre époque, est une idée géniale de Tom Taylor. Son développement est cohérent et merveilleusement bien construit. Tout est à la fois logique et terrifiant ! Clairement, c’est à se demander ce qui est le plus néfaste, le virus, ou internet. Un très bon récit, qui fonctionne à merveille.