3 ans qu'on l'attendait ! Mais ce petit pavé de 140 pages d'action le méritait bien.
Sans introduction aucune (il faut absolument avoir lu les épisodes précédents et même plutôt récemment de préférence), on repart dès les premières pages à fond la caisse. Cet épisode, d'une violence extrême, ne s'embarasse pas à introduire de nouveaux personnages ou de nouvelles intrigues, déjà bien nombreux (c'est même plutôt l'inverse). Tout est fait pour que le récit avance au maximum, dans le but de préparer le grand final, qui s'annonce plutôt dantesque. Toujours aussi référencée (série B, jeux vidéos…) et jouissive, l'histoire se dévore comme un bon film (et je dis vraiment ça parce qu'on est dans un type de narration très proche du cinéma, voir de certaines séries).
Run a un parfait contrôle de la trame de son récit (qui nous tient en haleine depuis 7 ans quand même) et tout porte à croire qu'il sait exactement où il va, ce qui, avouons le, est une prouesse au bout de 4 tomes et un préquel. On se dit qu'Ankama a bien fait de lui laisser les coudées franches pour pouvoir développer convenablement son récit et raconter tout ce qu'il a à nous raconter (le projet devait initialement tenir en 4 épisodes).
Plus sage graphiquement que les autres tomes (toutes proportions gardées, il y a quand même un splendide cahier en noir, blanc & jaune), De4d End fait la part belle aux dessins de Run. Celui-ci, en plus de trouver des astuces narratives absolument excellentes (je pense à une scène en particulier, qui bouscule pas mal les codes), n'a de cesse de progresser dans la maîtrise de son univers et de ses personnages (pour notre plus grand plaisir). C'en est presque choquant si l'on compare avec les premiers épisodes, pourtant déjà excellents. Tout est extrêmement détaillé, et il y a comme toujours des dizaines d'easter eggs à trouver dans les arrières plans, en général plutôt bien fournis. Le découpage et le cadrage sont millimétrés, et ça reste l'un des atouts majeurs de la série !
En plus d'assurer avec brio le scénario et les dessins, Run est aussi en charge de la couleur dans Mutafukaz, et c'est probablement là que se situe sa plus grande courbe de progression, c'est tout simplement bluffant, toutes les cases sont extrêmement lisibles et dotées d'une ambiance lumineuse remarquable !
L'édition est superbe, comme d'habitude. Un peu moins bling-bling que la précédente mais tout aussi efficace.
En fait, c'est presque trop court, on en a jamais assez ! Vivement la suite !
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