On ne va pas se mentir, j'ai été super séduit, de prime abord, par ce premier tome.
Sur le plan graphique l'anthropomorphisme est parfaitement maîtrisé et donne une identité esthétique forte à l'univers. Les costumes sont eux aussi très travaillés et couplés aux attitudes des différents personnages, l'ensemble donne beaucoup de caractère aux différents protagonistes: la brutalité des bisons contraste avec la théâtralité du hibou, vêtu richement, qui contraste elle-même avec la simplicité vestimentaire et la naïveté de Dunstan. A défaut d'être finement portraiturés sur un plan psychologique, les personnages sont assez clairement définis par le style graphique. La colorisation est de bonne qualité, bref l'ensemble fait plaisir aux mirettes. Et heureusement que la forme est jolie car le fond laisse un rien de frustration...
En effet, l'univers dévoile rapidement un très bon potentiel scénaristique. Toutefois en restant collé à l'élément déclencheur, ce premier tome peine à donner à l'ensemble des enjeux dignes d'une telle réussite graphique et d'un univers dont on sent les possibilités. On est quand même bien accrochés par le pitch et l'arrivée du grand guerrier. On imagine assez bien ce que le monde recèle comme inégalités, injustices et doubles lectures mais pour l'instant, on sent que tout cela peine à décoller. Je pense ou tout du moins j'espère que l'idée était de poser les jalons d'un univers foisonnant et où les apparences sont trompeuses et que tout ça va se transformer en une mayonnaise admirable.
En gros, on aimerait que cette saga soit un chef d'oeuvre mais elle ne semble être qu'une promesse... J’espère me tromper!