La ronde des fauves...
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le 3 nov. 2019
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BD franco-belge de Lewelyn et Jérôme Lereculey (2019)
Les 5 terres c’est un peu Game of thrones mais avec cinq espèces d’animaux anthropomorphes dans un monde médiéval-fantastique.
Les quatre premiers albums se concentrent quasi exclusivement sur Angleon, royaume insulaire situé à la croisée des chemins entre les quatre autres et qui domine le monde grâce à sa marine. L’inspiration est assez évidente.
Un seul royaume et une très large majorité des personnages est constituée de félins pour le moment, mais entre les différents clans, les membres de la famille royale, le premier ministre, etc, on a déjà de quoi faire.
Ce premier album nous introduit un monarque au crépuscule de sa vie, et les conflits qui découlent de la succession. L’inconvénient de la BD est qu’au format ordinaire une histoire doit être relativement courte pour tenir dans ses pages, et nous n’avons effectivement ici qu’une introduction. En fait des quatre tomes que j’ai lu, c’est celui que j’ai le moins apprécié car le ton n’est pas encore très clair, il ne se révèle, de manière brutale, qu’à la toute fin de cette introduction.
Mais il y a des avantages cet inconvénient. Nous sommes dans un genre très proche de Game of thrones, mais contrairement à ce que je peux reprocher à la série (livresque comme télé), il n’y a pas autant de manipulation de la part de l’auteur pour nous faire nous attacher à des personnages avant de les éliminer brutalement. Nous n’avons pas vraiment le temps de nous attacher, et rien n’est fait pour que ça se produise : le choix d’utiliser des animaux anthropomorphes, et surtout du genre tigres, lions, ours, singes, lézards, rien de vraiment mignon qu’on pourrait prendre en sympathie, les caractères des personnages qui ont tous des défauts variés mais bien mis en avant, l’ambition qu’ils manifestent pratiquement tous : tout contribue à minimiser le ressenti de la violence déployée.
Et dans ce cas c’est une bonne chose, car violence déployée il y a. Mais le premier tome est certainement le moins représentatif à ce niveau, c’est pourquoi c’est celui que j’apprécie le moins.
A l’inverse, il n’y a pas non plus de méchant qui soit odieux, en tout cas pour le moment. Il y a quelques salopards, mais le pire qu’on puisse reprocher au plus « vilain » de la bande c’est d’être manipulateur, ambitieux et incapable d’amour. Ce n’est pas un sadique qui tue par plaisir et s’amuse à torturer ou maintenir en esclavage ses victimes.
Du coup, le lecteur se retrouve observateur peu impliqué, ce qui est rarement l’effet recherché, mais tant qu’il y a du spectacle on ne s’ennuie pas et on en profite.
Et si on continue de comparer avec Game of thrones, inévitable car il y a de gros gros points de ressemblance (jusqu’à la menace surnaturelle mentionnée dès le début de l’histoire mais à laquelle personne ne croit), c’est bien plus réaliste, malgré leurs tronches d’animaux.
Graphiquement c’est plutôt bon. La capitale d’Angleon, qui porte le même nom que le royaume, est une belle ville, majestueuse, d’inspiration méditerranéenne. On a pas beaucoup d’autres décors pour le moment. C’est bien fait, rien à redire mais il manque un petit quelque chose pour faire rêver. C’est peut être trop classique, trop convenu pour le genre ? A moins que ce ne soit le côté animaux anthropomorphes qui me pose ici problème ? En tout cas je n’ai pas le souffle coupé en regardant le décor ni rien de semblable. Les couvertures en particulier manquent vraiment d’inspiration.
Le point fort de la BD reste l’intrigue, et celle ci est suffisante pour me donner envie de continuer à lire pour le moment. A voir si certains personnages vont commencer à devenir plus charismatiques et me faire vraiment accrocher au récit, si l’intrigue va s’essouffler ou devenir irréaliste à force de rebondissement, ou si on va conclure avec les mêmes qualités et défauts.
Critique tirée de mon blog.
Créée
le 31 janv. 2021
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