Game of Thrones version animaux : griffes, couronnes et trahisons

De toutes mes forces, premier tome de Les 5 Terres, c’est comme une partie d’échecs orchestrée par des lions en costume royal. On est propulsé dans un univers où les intrigues politiques sont aussi tranchantes qu’une griffe de tigre et où les animaux anthropomorphes règnent en maîtres sur des royaumes qui sentent la poudre de complot et la sueur des alliances brisées.


Dès les premières pages, on sent qu’on est dans du lourd. Lewelyn et Jérôme Lereculey n’ont pas fait les choses à moitié : un roi mourant, des héritiers qui se regardent en chiens de faïence (ou plutôt en lions de travers), des manigances qui surgissent à chaque tournant… bref, c’est Le Roi Lion après un stage intensif dans l’univers de George R.R. Martin. L’atmosphère est sombre, les dialogues ciselés, et chaque personnage transpire l’ambiguïté morale. Même les herbivores ne semblent pas si innocents.


Graphiquement, c’est une claque monumentale. Jérôme Lereculey déploie un talent fou pour donner vie à ce monde animalier, avec des expressions faciales bluffantes et des décors à couper le souffle. Chaque case regorge de détails, et on a presque envie de pauser la lecture pour admirer les fourrures, les armures et les palais qui semblent tout droit sortis d’un rêve médiéval (ou d’un cauchemar, selon l’ambiance). Les couleurs ajoutent une profondeur émotionnelle qui vous plonge encore plus dans ce monde où la tension est palpable à chaque instant.


Le scénario, signé Lewelyn, est une danse habile entre moments de calme trompeur et explosions de chaos. La narration prend son temps pour poser les bases de cet univers riche et complexe, sans jamais sombrer dans l’ennui. On sent que chaque regard, chaque mot, chaque mouvement des personnages est une pièce sur un échiquier géant où le moindre faux pas peut faire basculer un royaume. Et croyez-moi, dans ce jeu, personne ne porte de gants de velours, même pas les chats.


Bien sûr, on pourrait chipoter sur le fait que ce premier tome prend son temps pour installer les intrigues, laissant l’action véritable en arrière-plan. Mais ce choix est aussi une force : on est happé par cette montée en tension, ce sentiment que tout va exploser à tout moment. Et franchement, qui n’aime pas un bon cliffhanger à la fin ?


En résumé, De toutes mes forces est une entrée en matière magistrale pour cette saga qui promet griffes, drames et complots en pagaille. C’est beau, intelligent, et ça donne envie de dévorer la suite d’un coup de croc bien placé. Un must pour les amateurs d’histoires où même les herbivores semblent ourdir des machinations diaboliques.

CinephageAiguise
8

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le 24 janv. 2025

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