Je ne dis pas être un spécialiste érudit des shonens/seinen, mais j’en lis (vois) depuis le club dorothée, ce qui me donne tout de même une vision globale de ce genre. Et je dois bien avouer que les diverses publications de ces dernières années me paraissent bien ternes. Depuis la fin des années 2000, on assiste à l’explosion du genre “harem” dans un cadre trop souvent lycéen avec des héros absolument fade, faible et minable. Évidemment, il y a toujours des exceptions, mais ce que je décris représente hélas bien 60% de la production actuelle d’anime/manga. Enfin, des tendances comme le “slice of life” ou le “moe” ont été trop développées à mes yeux. Pour être totalement franc, je ne peux pas supporter ces genres.
C’est là qu’intervient notamment DEAD TUBE. Voici une oeuvre qui nous expose de la noirceur, du malsain, du gore, du sexe et de la violence. Le tout gratuitement (même s’il y a une critique sous jasante sur notre société) et franchement ça fait du bien ! C’est purement personnel, mais je ne demande pas forcément à une oeuvre de me rendre plus intelligent, mais surtout de me transmettre des émotions. Et ce manga y parvient totalement ! Les dessins sont absolument sublimes, l’héroïne est hypnotique et les personnages secondaires sont démoniaques (peu importe leurs crédibilités). De cette alchimie déviante, le lecteur navigue entre adhérer au message de fond (soit critiquer les dérives voyeuristes de certains divertissements) et tomber lui même dans ce plaisir coupable. C’est pour moi la plus grande force de ce manga et c’est pour cette raison qu’il mérite d’être lu.
Ce n’est clairement pas le shonen/seinen du siècle, et le concept s’essouffle totalement dès l’arc sur la famille du héros, mais c’est une forme de bouffer d’air frais dans ce paysage globalement trop “moe”.
Par contre, il est évident qu’il n’est pas destiné à un jeune public.