Pour ce quatrième volume, Atsushi Kaneko nous propose de découvrir un peu plus en détails le passé de Madame M. non sans qu'au préalable, Deathko n'ait réglé une petite affaire qui concernait l'avenir du Japon et du monde...
D'une moisson à l'autre
Le monde courrait un grave danger à la fin du tome 3. Une arme chimique carrément nocive pour les êtres humains allait être lâchée dans notre atmosphère. Le résultat d'une mauvaise rencontre entre un dirigeant d'entreprise (capitaliste ?), Kabayama, désireux de l'utiliser pour imposer un nouvel ordre mondial (la recherche du pouvoir obéirait donc à des rendements croissants ?) – et Shikata, savant un peu fou créateur du fluide mortel.
Manque de chance pour ce duo : Deathko et Lee sont sur leurs traces. Inutile d'ajouter plus de mots : la petite faucheuse va de nouveau moissonner comme il faut. Le monde ne lui dira pas forcément merci ; la Guilde peut-être, en lui attribuant une nouvelle cible. Un nouveau trophée particulièrement agaçant du peu que l'on puisse voir. Sa perte ne devrait pas nous émouvoir plus que cela.
Le point positif (ou négatif selon le point de vue) c'est que nous ne voyons pas Deathko sombrer dans la déprime post-mission. Au contraire, elle s'affaire à fabriquer de nouveaux jouets de mort.
Le passé de M.
Madame M. est sans doute LE personnage de ce quatrième tome. On n'entrera pas ici dans les détails. On se contentera d'une phrase : Madame M., elle avait la classe (et une répartie aussi affûtée que ses talents d'assassine). Son retrait laisse donc un grand vide et c'est peut-être pour cela aussi que l'univers des reapers a pris une mauvaise direction j'vous dis...
Proies et prédateurs chez les reapers
Autre thème qui refait surface, celui concernant la condition des reapers. Outre le fait que leurs motivations ne sont pas les mêmes (certains font cela pour gagner de quoi vivre – à quand l'introduction d'un revenu universel ?), on a pu s'apercevoir qu'ils n'étaient pas toujours bienveillants entre eux. Trop de prédateurs nuit à la prédation.
La régulation de la démographie des reapers prend alors des formes un peu brutales : la Guilde en envoie plusieurs pour un même trophée. Que le/la meilleur.e gagne et si possible élimine quelques-uns de ses camarades. Cette manière de réguler la quantité d'assassins se voit complétée ici avec l'introduction d'un reaper, Deevil, qui élimine tous les assassins qui se mettent en travers de sa route. Son apparition dans l'histoire n'est pas fortuite comme vous pouvez vous en douter. Sa rencontre avec Deathko n'en sera que meilleure pour la suite de la série à en juger par le teaser écrit de fin de volume !
Pour quelques trophées de plus...
Toujours aussi plaisant à manipuler, ce nouveau tome de Deathco bénéficie, comme les précédents, de la traduction de Aurélien Estager. Autant dire que le propos est fluide (ce n'est pas un jeu de mots), les différents registres de langues des personnages sont amusants à parcourir tout comme les moments où certains, pris de peur, en perdent leur latin et ne savent plus quoi dire. Ou comment l'ambiance du manga transite aussi par la langue.
En somme la série de Atsushi Kaneko a pris son rythme de croisière et nous propose une virée encore un peu plus furieuse et sanglante dans un univers qui n'a besoin que de quelques étincelles pour s'embraser. Prêt à craquer l'allumette avec le tome 5 ?
Critique version un peu plus longue et (joliment ?) illustrée à retrouver par là.