Avec Decornum, c'est le troisième opus de la saga Conquêtes qu'il nous est donné de découvrir.
Si Stéphane Crety assure au dessin avec des traits maîtrisés et agréables à contempler, qu'Oliver Héban a appliqué une mise en couleurs tout à fait efficace, c'est bien le scénario de Nicolas Jarry qui représente l'attrait principal de ce récit.
Comme toujours dans Conquêtes, une part de 'humanité arrive en vue d'un planète viable et souhaite la coloniser, ce qui se complique lorsqu'une espèce autochtone résistante manifeste son désaccord. Ici, ce sont les descendants de l'archipel nippon qui souhaitent se développer sur une planète habitée par des serfs et des dominants. Comme ils ne comprennent pas bien les liens qui unissent ces deux entités et la nature du système planétaire, ils vont appliquer ce qu'ils savent faire le mieux : annihiler et détruire sous couvert de recherche. Il ne leur arrivera que ce qu'il est déjà survenu sur leur planète natale.
Cruellement réaliste, cette histoire met en relief la propension de l'humanité à éradiquer ce qu'elle ne comprend pas, pour son plus grand malheur une fois que le drame est arrivé. Mais la leçon n'est pas apprise et la destruction réitérée encore et encore. Seule la disparition de ces belliqueux humains pourra mettre fin à ce cycle de destruction. C'est en tous les cas la morale que j'ai tiré de cette narration bien conduite par ce trio d'auteurs talentueux.