Ma note bougera peut-être au fil du temps, et je la mets à chaud, bien au froid sous la couette. Peu avant la fin, j'avais le sentiment que j'allais me retrouver dans un deus ex machina digne d'un mauvais épisode - en existe-t-il de bons ? - de Black Mirror. Mais au final, cette mauvaise impression s'est estompée et m'a plutôt laissé sans voix.
Commencer par la fin... quoi de plus normal pour une BD dont le tour de force est de ne pas en être une ? On trouvera certes absurde d'employer ce nom pour un bouquin principalement noir, pourfendu de phrases, de points blancs ? Mais les poèmes les plus beaux et les plus marquants ne sont-ils pas ceux qui chantent le désespoir ou le malaise de ne plus pouvoir rien dire ?
Puisque cette oeuvre évite selon moi les écueuils, j'éviterai bien celui d'en dire plus ou d'en dire trop, en espérant que vous la lirez, pour ce tour de force culotté, qui par certains poncifs, et par l'absence, parvient à toucher l'essentiel des infiniments grands et petits de l'espace et du temps, qui finiront bien un jour par s'arrêter.