Je viens d'achever le premier tome de The Nice House on the Lake, conseillé par mon excellent libraire BD.
Ce conseil faisait suite à une question simple : "Quelle BD t'a semblée au-dessus du lot cette année ?". Il m'a donc évoqué celle-ci, que j'avais déjà vue à plusieurs reprise. Je redoutais une sorte de thriller apocalyptique benêt à la façon d'un Black Mirror (série que je ne porte pas en haute estime, mais passons).
Je l'ai lu d'une traite, et je n'ai pas été déçu : pour faire court, une bande de jeune qui ont pour point commun d'avoir un ami du nom de Walter, se retrouvent dans une jolie maison au bord du lac. La fête est de courte durée, avant qu'ils ne s'aperçoivent affluer sur les réseaux des posts évoquant la fin du monde. Les réactions des protagonistes varieront de l'apathie, à la colère, en passant par un laisser aller apocalyptique digne de ce que l'on attendrait d'une humanité partie en vrille. Ils découvriront au fur et à mesure ce qu'ils feront ici, et c'est là que je m'arrête pour le résumé.
On y retrouve des ingrédients d'une bonne série, parlant de références contemporaines, à mi-chemin entre Matrix, Watchmen, Battle Royale, La Cabane dans les Bois, Terminator et 2001 l'Odyssée de l'espace : un cocktail détonnant, surprenant et qui prendra sûrement de l'ampleur dans les années à venir, à force de relectures et de réflexions.
Le dessin rend parfois volontairement la distinction des personnages confuse, et ils s'identifient également par des pictogrammes. On saluera le travail intéressant dans la disposition des cases, qui joue parfois sur une déstructuration intéressante du récit, qui multiplie les formes et les supports pour s'inscrire réellement dans son temps (BD, pages de dialogues type script, messagerie type MSN, statuts twitter...)
Mention spéciale à la réactualisation de la représentation d'un Eden à l'heure de Deliveroo et d'Amazon, qui nous rappellera les heures sombres du COVID, et aussi celles qui s'ouvrent face à nous.