Après le premier tome de Nas, Poids Plume, j'avais été très satisfait de cette petite BD sans prétention, très douce, qui avait pour thématique la boxe, les efforts, l'échec et la solidarité. Je dois bien avouer qu'après le premier tome, je n'avais pas imaginé une suite possible tant pour moi les thématiques avaient été pleinement exploitées.
Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir une suite ! Demain c'est loin est un tome qui s'annonce de transition, dès la couverture on le sent.
On a cependant un sentiment de perdre en thématique, de perdre en action, de perdre en narration. On n'a plus le conflit du premier. Ici on voit surtout Nas découragé de la supérieur de Sofiane, son ancien bourreau, nouvel ami et désormais rival dans l'école de boxe de Moussa. Finalement Ismaël Méziane préfère ici se rapprocher du style Shonen pour le traitement, lui qui s'en était tenu fort éloigné dans le premier tome. On a alors un sentiment de facilité.
On suit aussi les doutes de Kader, l'oncle de Nas, souhaitant saisir le bonheur malgré ses échecs à l'université, malgré sa timidité. Si cela rythme l'histoire, on achève une non-conclusion qui amène à penser que c'est bien l'avenir de Nas qui nous conduira dans ce monde.
Agréable à lire, ce second tome est loin du premier qui offrait des moments forts autour du monde de l'entreprise, des échecs professionnels, de la solidarité, de la violence scolaire et de la boxe.
On referme ce tome en étant de retour dans l'univers de Nas mais sans vraiment comprendre de quoi parlait réellement le tome, quel était son propos.
Il faut donc espérer qu'Ismaël Méziane trouvera une meilleure organisation pour le troisième tome.