Riche, extrêmement prometteur... et l'ait malheureusement resté.

Denpa Kyoshi (noté DK par la suite) nous raconte l'histoire de Kagami Junichirou, un NEET qui passe ses journées à mettre à jour son blog d'anime. C'est aussi accessoirement un ancien génie de la physique qui a publié une thèse révolutionnaire dans Nature à seulement 17 ans...
Un beau jour sa sœur décide que c'était quand même du gâchis et le force à pourvoir un poste de professeur remplaçant dans son ancien lycée... Et c'est ainsi que commence l'histoire de l'Ultimate Otaku Teacher!


GTO-like
On obtient alors sur les 30 premiers chapitres un "GTO-like avec un geek" extrêmement réussi. Comme Onizuka, Kagami va devoir affronter des problèmes de comportement, d'abstentéïsme ou plus personnels de ses élèves ... mais avec son intelligence, entraînant de facto des plans aussi extravagants que complexes, à base de hacking, de cosplay ou de réseaux sociaux par exemple.


Hommage à la culture otaku
En effet DK est un véritable hommage à la culture "otaku". Les références aux mangas, animes, films, jeux vidéos, évènements et lieux hypes du milieu, auteurs ou entreprises brassant dans ce business sont omniprésentes et fusent à chaque chapitre... Et ne vous avisez pas de vous en moquer ou d'étaler votre ignorance à ce sujet ou bien Kagami s'empressera de vous corriger à coups de gueulantes.


Une maîtrise des codes du Shônen
Le personnage de Kagami
Kagami prend les autres héros de mangas "jeunes garçons" à contre pied en étant ouvertement et prétendument intelligent, en étant de fait inconscient et con - disons-le - la plupart du temps.
L'autre coup de génie (de toute façon nécessaire pour faire un GTO-like) de l'auteur est d'avoir fait de Kagami un personnage extraverti, généreux et soucieux de ses élèves. Cela opère une cassure avec l'image habituelle de l'otaku dans le média très agréable et porteuse d'un beau message.
Kagami fait bien plus qu'assumer ces passions : il veut les partager, et avec elles les nombreuses leçons qu'elles lui enseignent.
Ce choix de l'auteur permet aussi de nombreux comiques de situation. Imaginez juste un moulin à paroles n'ayant que ses mangas à la bouche en toute circonstance. :D


Les autres
Ils ont tous une personnalité bien clichés dans le monde des mangas : tsunderes, de filles timides trop kawai, gros bras voulant montrer qu'ils en ont, Jean-DeathNote trop intelligents... je crois qu'on a fait le tour.
L'auteur le sait et utilise ces stéréotypes avec brio, tout d'abord en nous faisant remarquer plus ou moins explicitement que tous ses personnages sont bien des personnages de mangas. Quand ce n'est pas Kagami qui nous dit "ta personnalité ressemble à celle qu'on pourrait trouver dans un manga", ce sont les rêves du personnage (devenir seiyuu, mangaka, meilleur joueur de jeux vidéos du monde...) qui nous ramène inéluctablement dans cet univers otaku si cohérent et agréable à suivre.
C'est peut-être un peu naze, mais j'ai bien aimé.


Overdose
Alors DK c'est trop bien, trop génial alors ? Oui, mais à mon avis, uniquement jusqu'au 15e tome.
Ensuite le manga est victime de son concept : trop de personnages avec des rêves différents en même temps, trop de délires geeks chelous, trop de DK quoi... et l'intrigue n'avance pas, attention mini spoiler :


Kagami a été recruté par "Possibilités" pour s'occuper de l'académie d'élite. Au 40e chapitre (il me semble), il est toujours professeur d'essai... Alors qu'il a résolu tous les problèmes de sa classe ! Et il continue à résoudre les problèmes des gens... extérieurs à l'école du coup, forcément.


Quelque chose a cassé mon immersion. J'attendais aussi avec impatience l'évolution , professionnelle et psychologique, de Kagami mais l'auteur a semble-t-il décider de se reposer sur ses lauriers. Après 5/6 chapitres où j'ai eu le sentiment qu'il tournait en rond sans rien apporter de pertinent, j'ai décidé d'arrêter de lire.
Dommage...


Conclusion
J'ai fortement hésité entre le 6 et le 7, car je ne pouvais pas donner un 7 à une œuvre que je n'ai pas terminée.
Néanmoins je donne un 7 quand même, car les premiers tomes de DK méritent d'être lus (et je les relis moi-même régulièrement avec le même plaisir que la première fois). Un vent de fraîcheur dans le shonen game extrêmement drôle et pertinent, avec un beau message et des répliques badass pour la jeunesse.

Bernoullien
7
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le 27 janv. 2017

Critique lue 523 fois

Bernoullien

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