J'ai lu "Dernier week-end de janvier" après "Le Goût du chlore" du même auteur, et j'ai retrouvé énormément de points communs entre les deux BD. Il y a de nombreuses ressemblances purement scénaristiques, mais ce n'est de toute évidence pas les plus intéressantes.
Ce que j'aime dans cette partie "consensuelle" de l'œuvre de Vivès, c'est cette authenticité qui traverse ses histoires. Le dessin, d'abord, permet un tel rendu : Vivès sait indéniablement retranscrire les mouvements, les expressions, les regards, les interactions, dans le silence le plus total, sans la moindre ligne de dialogue. Son dessin est cinématographique parce ses personnages s'animent et jouent presque devant nos yeux. Mais ils vont plus loin que le cinéma grâce au potentiel du papier : c'est le cas des scènes de danse ou de sexe, ou les deux corps s'entremêlent et le trait devient plus voluptueux.
Et puis, outre le dessin, tout est extrêmement crédible. Les dialogues, les choix des personnages, leur humanité banale, tout réveille chez le lecteur des réminiscences de sa propre vie. Et pourtant on ne renonce pas totalement à la caricature et à l'hyperbole : ici, Marc, le mari cocu de Vanessa, est un stéréotype sur patte qui m'a fait beaucoup rire.
Les histoires de Vivès sont belles parce qu'elles sonnent juste. Et forcément, lorsque l'end n'est pas happy, on est triste. Pour de vrai.