Ca part dans tous les sens
Les Minutemen sont lâchés, le sang coule à flot et le Trust se voit de plus en plus se diriger vers les espèces en voie de disparition. Mais là où le dernier tome était jouissif, car nous assistions au lancement des hostilités, celui-ci, bien que encore plus sanglant et violent, et véritablement confus. Tout le monde change de camp, tout le monde se fout sur la tronche, les ennemis boivent ensemble. Nous avions déjà beaucoup d’interrogations, mais là nous n’avons plus aucune certitude…
La est fin est proche… Les anciens Minutemen se sont retrouvés et mènent la purge des membres du Trust. Tous convergent vers le lieu de leur dernière charge : un domaine où Augustus Medici, l’Agent Graves et Javier Vasco règlent leurs comptent autour d’un verre de vin (contient les épisodes # 89 à 94).
Pas de grandes et longues sagas dans ce tome. Non. Nous avons le droit à six histoires. Apportant toutes leur lot de morts, de surprises et de trahisons. Car si le tome #13 nous offrait une longue liste de morts dans les rangs des personnages influents, là, ce sont les cadavres que les Minutemen laissent derrière eux qui sont impressionnants.
La première histoire nous montre le lien fort, puissant qui unit Graves, Augustus Medici et Javier Vasco. Plus que travailler ensemble, ces trois semblent avoir gravit les échelons ensemble. Cole Burns va retourner sa veste, enfin je crois, enfin peut-être. Et nous allons découvrir de nouveaux personnages dans un trafic de drogue avec des enfants. Dérangeant. Ils n’auront pour utilité que de servir de fil rouge tout au long de volume. Le chef de gang a trouvé le bon moyen de ne pas se salir les mains, il utilise des gamins pour vendre sa drogue et tuer ses concurrents. Mais le souci avec des enfants, s’ils sont facilement manipulables, c’est qu’ils commettent beaucoup plus d’erreurs.
Dans la seconde histoire, Benito devient de plus en plus bizarre. Donnant l’impression de vouloir rendre son père fier de lui mais en même temps prendre sa place dans son lit pour se coller au corps dénudé de la sensuelle Megan Dietrich. Il va dans l’optique de la première envie, demander à Lono de lui rapporter un Minutemen, mort ou vif il s’en fiche. Cela tombe bien, il vient de retrouver un, et Loop doit faire ses preuves…
L’épisode #91 en plus de nous apprendre encore plus sur le trio Graves, Augustus, Javier, sur les envies lubriques de Benedito, on découvre la mission que Joan d’Arcy avait confiée à Monsieur Slaughter dans le tome précédent. Un meurtre lié aux fameuses mallettes de l’agent Graves. Et qui aura pour répercussions de rassembler le fameux trio qui se fait la guerre maintenant.
L’histoire qui suit nous montre comme Jack Daw se fâche facilement et les pauvres Cole Burns et Loop vont en faire les frais…
Augustus, Javier et Graves se retrouvent…
Enfin notre nouveau caïd de la drogue va déclencher un règlement de comptes entre gamin en fournissant l’arme à feu… Assez dérangeant…
« Le Coq » voit Remi Rome perde quelque chose d’irremplaçable dans son boulot dans un chapitre où les cadavres s’entassent sous une pluie de balles et de violences.
Dans le dernier chapitre du volume, Augustus, Javier et Graves se remémorent le bon vieux temps autour d’un bon vieux vin. Et nous assistons surtout et enfin au premier face à face entre Lono et Dizzy. Mes deux personnages préférés, et aussi surprenant que cela puisse paraître l’un ne prend pas l’avantage sur l’autre…
Vous voyez, les évènements s’enchainent à une vitesse folle et alors que le Trust était aux abois, prêts à se faire décapiter par Graves et les Minutemen, voilà que ce même Graves et sa cible boivent un verre ensemble et que les Minutemen se foutent dessus ! Sur les sept Minutemen présent au début de ce tome, sans qu’aucun ne meurt, il n’en reste que deux sur leurs deux jambes ! Avant que l’on arrive à le comprendre, et sans qu’il ne fasse quoique ce soit en fait, le Trust reprend du poil de la bête et c’est maintenant Graves qui se retrouve en mauvaise posture.
On ne comprend pas toutes les réactions de certains Minutemen, en même temps ces mecs sont des animaux, ils fonctionnent à l’instinct. On n’est pas assez tordu pour comprendre. Et même si la violence grimpe encore d’un cran, que le sexe est toujours aussi présent, que le sang entache de nombreuse case, on est très souvent surpris par certaines réactions, et j’ai l’impression que ce grand final vire à se foutre sur la tronche pour un oui ou pour un non. La réaction de Jack étant l’exemple parfait.
Graphiquement Risso excelle. Le monsieur est au summum et nous offres des planches à tomber. Toujours en jouant sur les ombres, toujours en ne se limitant en rien sur la retranscription de la violence. Et il nous emmène ses personnages toujours plus loin dans l’expressif, dans ce qu’ils dégagent, dans ce qu’ils représentent transpire de leurs pores.
Bref, l’intensité est à son paroxysme, les corps pleuvent, les coups ne sont plus retenus, les personnages dévoilent leurs cartes et nous perdent un petit peu. J’espère que ce grand final tant attendu et qui s’annonçait juste énorme ne se résumera pas simplement à cette pluie de corps, sans une réelle explication sans un lien de cause à effet. Il faut voir l’ultime tome pour savoir si ce tome #14 est moyen car perturbant ou une pure réussite…