Ce cinquième, et dernier tome d’Amazing Spider-Man, avant le Secret Wars de Jonathan Hickman, est un peu particulier. Le titre, officiellement, s’est terminé avec le précédent tome et la destruction des Industries Parker. Ici, Dan Slott n’est pas présent, prenant une petite pause, c’est Gerry Conway qui nous propose une intrigue, publiée sous formes d’épisodes supplémentaires, ces fameux .1 dont Marvel est friand. Une intrigue plus classique et qui m’avait laissé un bon souvenir.
Depuis que le Caïd ne dirige plus la pègre new-yorkaise, les prétendants au trône se bousculent. La Chatte Noire, Hammerhead, Tombstone, le Bouffon-Roi ou encore Mr. Negative souhaitent tous occuper la place laissée vacante par Wilson Fisk. Face à la recrudescence de ces criminels endurcis, Spider-Man et le Spectre décident de travailler de concert pour protéger la ville.
Gerry Conway (Spectacular Spider-Man) et Carlo Barberi (Deadpool) signent les derniers épisodes d’Amazing Spider-Man avant Secret Wars.
(Contient les épisodes #16.1 à 20.1)
Le Caïd n’est plus là ! Il a été obligé de fuir le pays. Cela laisse un trou dans le milieu de la pègre à New York. Forcément cela attise les convoitises et ils sont nombreux les vilains à se porter volontaires pour prendre la place.
Et cela commence avec Hammerhead. Malheureusement, alors que la police tente de l’arrêter, un partenaire, ami et mentor de Yuri Watanabe ! Le pire, parce qu’il y a pire pour la capitaine, ce sont les charges contre Hammerhead qui sont abandonnées pour un mandat caduc. C’est le point de départ d’un changement brutal et important chez la jeune femme !
Dès lors Yuri va peu à peu délaisser son costume de policier pour jeter son dévolu sur celui du Spectre. Sous le costume de l’héroïne, va tout faire pour venger son mentor, pour faire tomber le juge qui a libéré Hammerhead avant de s’attaquer à cette guerre des gangs. Mais plus elle va s’avancer sur ce chemin, plus ses décisions vont devenir discutables.
Spider-Man le sent également, et c’est naturellement qu’il va venir soutenir son amie, et servir de garde-fou. Malheureusement pour lui, malheureusement pour Yuri, cette dernière agit avant de réfléchir ! Elle réagit plutôt que de réfléchir. Et le souci dans tout cela, c’est que son informateur n’est autre que Mr. Negative, l’un de ceux qui lorgne sur la place vacante du Caïd. Elle sait qu’elle ne peut lui faire confiance, et pourtant elle se jette, les pieds devants, dans chacun de ses pièges.
A mesure qu’elle tombe dans les pièges de Mr. Negative, à mesure que la « guerre des gangs » fait rage dans le 3ème district, à mesure qu’elle s’énerve, la jeune femme s’enlise petit à petit dans un rage incontrôlable. Elle semble toujours plus proche et capable de faire le pire. C’est également la crainte de Spider-Man. Notre éros fait tout pour la soutenir, mais Yuri refuse toute aide que l’on pourrait lui apporter.
Les ennemis se succèdent, il faut dire qu’ils sont nombreux à vouloir la place du Caïd, mais un seul semble être en mesure se jouer de tous les autres. Et c’est au milieu de chaos incroyable que la basculement va se faire. Au milieu des coups, du sang, des cris et des chutes, un personnage bascule, et c’est un drame…
Cinq épisodes, et pourtant j’ai l’impression que le tome est passé très vite. Il faut dire qu’il y a beaucoup de répétitions. Beaucoup de personnages également, mais la plupart sont des « accessoires ». C’est véritablement Yuri qui prend toute la place, bien suivi par celui qui la manipule. Même Spider-Man est en retrait, ne cessant de se répéter encore et encore. On se retrouve avec une intrigue classique, un peu choral mais avec un dénouement connu d’avance. On sent la chose venir très rapidement, et comme c’est un peu répétitif, le truc n’est pas une véritable surprise au final.
Graphiquement, Carlo Barberi c’est un artiste de talent. C’est vraiment très joli à regarder. Les personnages sont beaux, les dessins sont beaux, l’action est belle. Il y règne cependant une petite pauvreté au niveau des détails. C’est soit très surfait, soit vide au niveau du remplissage des cases en fond. C’est clairement un artiste que j’aime bien voir de temps en temps, sur des intrigues sans prise de tête comme ici.
Bref, une intrigue sympathique, classique. En relié, comme ici, cela donne un drôle de sentiment. L’impression de lire vite quelque chose de long. Très particulier. L’intrigue passe très vite mais avec le sentiment de voir certaines scènes de dialogues se répéter encore et encore. Peu de surprise mais une lecture sympathique, qui passe bien et permet de mettre les méninges en pause quelques instants. C’est au final une banale guerre des gangs avec un personnage qui sombre.