Suite à la publication de Danger Girl : Revolver, Glénat Comics nous sert cette fois-ci la suite directe du premier volume des aventures du trio d’espionnes. Exit donc la nouvelle (et belle) Danger Girl que l’on a pu découvrir dans Revolver, et place au trio de la vieille école dans une suite d’aventures perdues entre Indian Jones et Sidney Fox.
Pour cette suite, Glénat a décidé de regrouper plusieurs aventures parues entre les années 2000 à 2004, ayant pour particularité d’être indépendantes les unes des autres, mais aussi d’avoir un illustrateur différent pour chaque numéro.

L’équipage Danger Girl rassemble la fine fleur des agents secrets de la planète : Abbey Chase, archéologue au passé trouble, spécialiste des armes à feu ; Sydney Savage, ex-membre des services secrets australiens qui manie le fouet comme personne ; et Valerie Evans, alias Silicon Valerie, experte en technologies de pointe. Sous l’égide de leur mentor Deuce, ancien agent du MI-6, et assistées de Johnny Barracuda, leur agent de liaison de la CIA, les trois amazones, aussi redoutables que glamour, arpentent le monde dans des missions à haut risque.

Nous avons donc une suite d’histoire. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles sont de niveau et d’intérêt totalement inégaux, tout comme les dessins.

La première et courte, histoire est centrée sur Valérie. La jeune femme est de nouveau mise sur la touche à cause de son âge, alors qu’elle vaque à ses occupations et se laisse aller à rêver. A rêver qu’elle est, elle aussi une véritable Danger Girl. Et on se retrouve avec des situations bancales, des dialogues souvent lourds. On ne retient que les dessins d’Arthur Adams, et encore il est fort dommage que le monsieur vienne dessiner un épisode où c’est Valérie l’héroïne…
Belle déception pour un épisode qui ferait plus office de bouche-trou qu’autre chose.

La seconde histoire « Les Soutifs à Motifs », se résume d’elle même de par son titre. Rien que là on se dit que l’on va souffrir. Et c’est le cas ! Nos héroïnes jouent le rôle d’autres personnages, et nous naviguons en plein délire au milieu de vilains fan de pêche... Situations abracadabrantes et dialogues au goût douteux et désolant. Ne parlons pas des dessins, véritables supplices pour les yeux.
Nos héroïnes qui sont déjà des pastiches d’aventuriers, jouent ici le rôle de pastiche d’elles-mêmes… On descend trop loin dans le ridicule et le n’importe quoi.

Vient ensuite « Le Punch Hawaïen ». On retrouve dans cette histoire, ce qui m’a fait aimer Danger Girl Revolver : l’épisode commence avec la fin d’une mission, un joli décor (Hawaï), un Barracuda en pleine possession de ses moyens (lourd à souhait) Abbey et Sydney toujours en action (combattant des vilaines danseuses Hawaïennes et des Tikis) en plus en maillot de bains, des rebondissements, une pointe de suspense et de superbes dessins de Phil Noto, son style honorant à merveille la beauté d’Abbey et Sydney.
L’histoire est loufoque, un riche Hawaïen, voulant construire le meilleur parc d’attraction qui existe décide de rayer de la carte ceux se trouvant aux USA (un en Floride et deux vers la Californie. Qui a parlé de Disney ?^^) Il utilise pour cela des fleurs ensorcelantes pour se faire de la main d’œuvre. C’est très OSS : action et humour sans peur du ridicule.
Très bon moment de lecture, marrant et très joli pour les yeux.

Petite surprise avec l’histoire suivante. Elle est toujours de Phil Noto, et pourtant les dessins me plaisent beaucoup moins. La faute à un encreur. Comme quoi les beaux dessins sont le fruit de mélange du dessinateur ET de l’encreur. Mais cela reste assez joli malgré tout.
L’histoire rassemble une pierre magique volant des années à des gens, un pharaon avide de jeunesse et sa fille cachant bien son jeu, un casino à Las Vegas, Abbey et Sydney en danseuse de cabaret (mis en image par Noto ça vaut le coup d’œil^^), une trahison, de la magie, de l’action, bref, encore un beau et bon moment de divertissement.

Malheureusement, la dernière histoire refait chuter le niveau, à l’instar des deux premières. Déjà à cause des dessins : plus manga que comics. Chacun doit rester chez soi. On se retrouve avec des nanas avec de superbes visages, des formes excessives dans des tenus de gamines de 10 ans. Les culottes et les seins dépassent de partout… Cela dit les tenues sont très aguichantes^^ L’histoire ne m’a vraiment pas marqué, preuve en est : j’ai du mal à m’en rappeler… L’histoire raconte les déboires de notre trio d’aventurières pour retrouver la première arme atomique conçue par l’empire japonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Les filles devront faire face à un nouveau groupuscule fasciste, dans la même veine que le Marteau de la série originale.
L’histoire est classique, mais je l’ai trouvé peu rythmée, longue et presque assommante. La mayo ne prend pas et les dessins sont vraiment un frein. Cela me perturbe, j’ai l’impression de lire un shônen en couleur !

Petit mot sur l’édition. Glénat nous gâte avec un nombre impressionnant de couvertures. De très, très belles de Joe Quesada, Phil Noto, David Mack ou du regretté Michael Turner… et bien d’autres. Par contre, petite déception sur la reliure, mon tome craque de partout, première fois que cela m’arrive chez Glénat, habitué à nous offrir des livres de grandes qualités. Espérons que je sois le seul dans ce cas là (dommage pour moi).

Bref, malgré les deux excellentes histoires mises en image par Phil Noto, ce tome est une déception. Dommage après l’excellent tome Revolver. On est trop loin de l’univers mêlant Sydney Fox, Indiana Jones et OSS. Trop de clichés, trop d’exagérations, et des dessinateurs qui ne me titillent pas, hormis Phil Noto là aussi. Espérons que le prochain tome, Trinity en novembre, revienne aux fondamentaux qui m’ont fait apprécié cette série à l’instar des deux tomes sorties chez Soleil, du tome Revolver chez Glénat, et des deux histoires de Noto dans ce présent volume.
Romain_Bouvet
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le 16 déc. 2013

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Romain Bouvet

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