Lire ce précède...
Á cette manière d'être s'oppose – en partie – celle de Chihiro. Elle arrive à l'université et ne veut pas faire de vagues, est du genre à rester dans son coin (héritage douloureux des années passées) mais elle abrite une gentillesse, une grandeur qui sont traitées avec bienveillance par l'auteur. Et il suffit de pas grand-chose pour qu'elle resplendisse (on remarquera qu'elle abandonne rapidement ses lunettes). Quand elle voit Yukichi elle est marquée parce qu'il ose l'ouvrir et ne pas être invisible dans le décor. Décalage entre l'image publique et privée. Et suite à un certain concours de circonstances, les deux vont se rapprocher mais là aussi rien n'est simple, tout tracé.
Nos étoiles contraires
Les Destins Parallèles offrent donc la rencontre entre deux personnes qui, a des degrés divers, ont été blessées par la vie, par les autres. On retrouve alors des similitudes avec une autre série remarquable, March comes in like a lion. Car en dehors des personnages principaux, les personnages secondaires ne sont pas en reste et contribue à faire avancer l'histoire, à mettre leur grain de sel pour aider ou non le duo principal ce qui donne parfois naissance à des scènes assez cocasses. Et tout cet ensemble nous ramène à deux questions simples mais essentielles : le grand amour existe-t-il ? L'amour est-il une affaire de destin ?
S'il m'a fallu quelques cases pour m'adapter au rendu du nez des personnages, Daisuke Imai livre une copie maîtrisée, l'organisation des planches, la psychologie des personnages, l'alternance entre paroles et pensées, le jeu dans les titres des chapitres, les postfaces... tout cela participe d'un plaisir certain nullement remis en question par une édition française aboutie. Les deux volumes sont traduits par Fabien Nabhan ce qui permet une homogénéité entre les tomes mais certains passages m'ont paru moins fluides que d'autres.
« Les paroles d'une personne que l'on aime ont réellement le pouvoir de détraquer une vie. »
Destins Parallèles - elle - et Destins Parallèles - lui - représentent donc une lecture croisée stimulante, avec une profondeur et une densité qui ne laisseront pas indifférent. Il est question de clubs, d'amour, de larmes – parce que l'amour fait mal parfois –, de curry, d'une vie étudiante animée où l'essentiel se joue en dehors des amphis... Daisuke Imai offre un récit parfaitement « étalé » sur les deux premiers tomes et ce ne sont pas les indications à la fin des volumes sur la suite qui viendront diminuer l'envie d'en savoir plus !
Avis complet et illustré par ici.