Pour beaucoup de bédéphiles associe le duo Fabien Nury – Sylvain Vallée à la désormais célèbre série Il était une fois en France. Je fais d’ailleurs partie des grands fans de cette histoire nous immergeant dans la France de la seconde guerre mondiale en suivant les pas de Joseph Joanovici. L’ambiguïté et la complexité de ce héros qu’on aime détester tout en espérant sa réussite offrait une lecture d’une intensité rare. Ce personnage est, à mes yeux, un des plus grands protagonistes du neuvième art de la dernière décennie. Il était donc évident que j’ai accueilli avec joie et bonheur l’apparition dans les rayons de librairie d’une nouvelle production commune du scénariste et du dessinateur intitulé Katanga.
J’étais sorti conquis de la lecture du premier épisode. Cette histoire de mercenaires et de diamants sur un fond de révolution, d’enjeux industriels et de manipulations politiques était d’une densité scénaristique rare. Je me suis passionné pour tout le petit monde créé par les auteurs. Aucun n’est réellement sympathique mais aucun ne nous laisse indifférent. Le labyrinthe narratif est empli de zones d’ombre et les luttes de pouvoir constantes autorisaient tous les rebondissements. Bref, à mes yeux, il s’agissait d’un petit bijou et c’est avec appétit que je me suis plongé dans la lecture du deuxième tome intitulé Diplomatie, sujet de ma critique d’aujourd’hui.
Tout d’abord, au risque d’enfoncer une porte ouverte, il est indispensable d’avoir lu récemment le premier tome avant de s’immerger dans l’intrigue de ce nouvel album. La trame est dense et complexe. Les auteurs ont posé des jalons solides aux arcanes nombreux. Diplomatie s’inscrit dans cette lignée et offre une lecture passionnante. Le scénario est d’une complexité remarquable. Il est construit avec maestria pour nous scotcher du début à la fin. Chaque case, chaque planche est réussie au point de voir notre curiosité alimentée en permanence. La richesse de l’histoire offre un moment de lecture splendide.
La période et le lieu dans lequel s’inscrit Katanga est intéressante. Se trouver en 1960 dans une province du Congo m’a fortement intrigué. Il s’agit d’une époque et de d’une contrée qui me sont complètement inconnues. Ma curiosité est donc logiquement éveillée. J’ai le sentiment de me laisser dans un labyrinthe complexe et envoutant. Il est vraiment compliqué de deviner l’issue des événements tant les rapports de force semblent fluctuants et tapis dans l’ombre. Fabien Nury confirme son talent assez unique pour intégrer une fiction dans un cadre historique. Cela permet d’offrir un réalisme et une intensité dramatique des plus appréciables.
J’avais découvert le travail d’illustrateur de Sylvain Vallée en lisant Il était une fois en France. J’étais immédiatement tombé sous le charme. C’est donc avec plaisir que j’ai eu le plaisir de retrouver son trait dans Katanga. Dans Diplomatie, Sylvain Vallée sublime le scénario passionnant écrit par Fabien Nury. Le dessinateur donne vie aux décors et aux lieux dans lequel gravitent tous ses chasseurs de diamants. De plus, la densité forte de personnages rend indispensable une mise en image de grande qualité. Sylvain Vallée s’en sort avec talent en offrant à chaque protagoniste des caractéristiques graphiques qui font qu’on l’identifie immédiatement. La part du dessinateur dans la qualité globale de l’album est évidente.
Pour conclure, Diplomatie est une belle réussite. Cet album entretient le plaisir pris par la lecture du premier acte. Je suis vraiment impatient de lire le troisième opus qui, je crois avoir compris, conclura cette aventure. Il ne me reste plus qu’à attendre sa sortie. Mais cela est une autre histoire…
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