La première chose que l’on se demande dans ce genre d’adaptation de film en comics, c’est quel est l’intérêt ? Et bien Quentin Tarantino nous l’explique dès le début du bouquin en nous disant qu’il s’agit là de la toute première version du script de Django Unchained, sans les coupes du film. Ce livre reprend les numéros Django Unchained #1-7 et sort chez Urban Comics après avoir été édité par Vertigo. C’est Reginald Hudlin qui s’occupera de cette adaptation sur papier.
C’est surtout l’arc narratif de Broomhilda qui bénéficie de ce supplément de pages. Son histoire est étoffée de Greenville à Candyland. C’est à base de flashback qu’on suit le parcours torturé de Broomhilda. Beaucoup plus dur à endurer que lors du film, parce que mine de rien on ne parle pas beaucoup de viol lors du visionnage. Là, le comics, n’oublie pas de venir dessus et de nous montrer carrément les scènes. Les plus dur à endurer selon moi. L’arc narratif de Broomhilda était très intéressant.
Cependant il apporte une petite incohérence selon moi. Lors de ces flashbacks on voit Calvin Candie (dessiné comme le diable) et on apprend comment il a acheté, ou plutôt obtenue, Broomhilda. Dans ces pages Calvin est extrêmement calculateur, froid et machiavélique. Là où dans le film il était dépeint comme un raciste un peu idiot et aidé par l’intelligence de Stephen son major d’homme noir. Dommage de l’avoir rendu trop intelligent. Le côté raciste de bas étage était très interessant.
Dans les plus on a aussi l’hostilité entre Django et Stephen qui est encore plus mis en avant. Et ça c’est bien, c’était un gros arc dans le film. Une rivalité dont je voulais en voir plus. Très bonne idée d’en avoir mis plus.
Par contre la scène de la fusillade (je suis sûr que vous vous en souvenez) n’existe pas dans le comics. Django se fait directement capturé après la mort du docteur. Ca nous supprime complètement le quatrième acte du film pour laisser un récit en trois actes. Et puis rendre cette fusillade agréable à l’œil aurait été difficile.
Pour ce qui est du dessin, c’est propre, ni plus, ni moins. R.M. Guéra, Jason Latour et Denys Cowan rendent une bonne copie. Le seul qui se détache du lot c’est Danijel Zezelj. Le mec nous sort le numéro le plus moche de tout le comics. C’est l’encreur John Floyd qui a du se faire plaisir, les pages sont quasiment toute noire. Je vous préviens quand même, c’est le Django Unchained #5 qui dénote le plus de l’intégralité de l’univers.
Du coup l’intérêt du comics réside surtout sur l’histoire de Broomhilda et celle de Stephen. Quentin Tarantino a pu mettre en image les passages trop longs qui ne sont pas dans le film. C’est propre, ça se lit vite et bien et c’est surtout réservé aux fans de Django ou des westerns. Je conseil seulement si vous avez adoré Django Unchained sur grand écran.