En 2023, cinq ans après Spider-Man et trois petites années après Spider-Man : Miles Morales, les hommes araignées reviennent dans une suite directe aux aventures des deux super-héros. Le studio Insomniac Games nous fait incarner à tour de rôle Peter Parker et Miles Morales. Les deux héros mènent un quotidien plus ou moins tranquille, zigzaguant entre vie perso et vie professionnelle avec le masque. D’ailleurs, de ce côté-là, c’est pas la joie. Un certain Kraven, en quête d’une proie ultime, se pointe à New York avec toute sa clique, sans parler du Symbiote, substance mystérieuse qui va tout doucement aliéner l'esprit de Peter.
C’est donc dans ce contexte que débute l’aventure, après une introduction ultra-impressionnante qui nous rappelle à quel point Insomniac Games sait y faire avec cet univers. Côté mise en scène : rien à redire, le studio fait des merveilles, grâce aux points de vue distincts des deux héros. Le compositeur John Paesano est lui aussi de retour et nous gratifie de ses compositions héroïques comme dans les deux premiers opus.
Sans surprise, difficile de ne pas être en émoi devant la maîtrise technique de Insomniac Games. Que ce soit en performance ou qualité, rien de bien neuf à signaler puisqu’à la surprise générale, on rappellera que nous sommes toujours à New York et que si des versions à échelle réduite du Queens et de Brooklyn viennent agrandir la carte, Manhattan n’a que très peu changé. C’est toujours aussi agréable de virevolté dans la Grosse Pomme ou de voler avec l’ajout très fun des Delta-toiles.
Il y a cependant un problème : Brooklyn et le Queens s’avèrent être des zones finalement assez peu intéressantes. Pour des raisons évidentes d’une part puisqu’il n’y a pas tellement d’endroits emblématiques à voir pour l’Européen que je suis, mais aussi parce qu’il va être plus difficile de s’y déplacer en se balançant. Heureusement, les Delta-toiles sont très agréables à utiliser, surtout quand l’équipe a la très bonne idée de placer des courants d’air un peu partout qui nous permettent d’aller d’un endroit à l’autre à une vitesse fulgurante.
Il faut aussi reconnaître à Insomniac Games de toujours porter le même amour du personnage de MARVEL et de son univers depuis le premier opus. Le personnage de Kraven par exemple est superbement bien retranscrit et les quelques surprises assez inattendues qui nous attendent en matière de gameplay feront plaisir aux gros lecteurs de comics. Je n’en dirais pas plus, mais un passage en particulier m’a surpris par l’utilisation d’un personnage assez secondaire (voir tertiaire) aux yeux du grand public dans l’histoire principale. Ça reste une expérience cinématique hyper prenante pour n’importe quel fan de Spidey. On apprécie également les tentatives d’ambiance oppressante et autres choix presque horrifiques que l’on n'attendait pas forcément et qui pimentent l’aventure.
La majorité du jeu se centre sur Peter Parker, sa grandeur, sa décadence et son héroïsme, surtout lorsqu’il s’agit de la quête principale. Il faudra sortir des sentiers battus pour voir Miles Morales véritablement briller. Il faudra vraiment attendre le dernier acte pour que les choses aillent dans le bon sens à ce niveau. La quête principale est la définition même du spectacle cinématographique grandiloquent qui impressionne dans le feu de l’action et nous happe par son utilisation habile de l’univers du super-héros.
Chez les antagonistes, j’ai déjà parlé de Kraven et les bandes-annonces nous ont montrées Venom, mais on peut compter sur les anciens comme Mister Negative ou Scorpion et sur les nouveaux comme Lézard, Sandman, Mysterio ou encore le futur Carnage.
Même avec trois jeux-vidéos, on se rend compte que le roster de vilains est encore très bien fourni pour les deux hommes araignées. Pêle-mêle, on pourra encore retrouver le Chacal, Morbius, Jack O’Lantern et pleins d’autres. La scène post générique nous tease un futur Bouffon Vert et le retour du Dr. Octopus (sans oublié Carnage).
Je ne vais choquer personne en annonçant que les mécaniques de combat n’ont que peu changées. Esquive, contre, lance-toile, attaque aérienne, tous les réflexes des deux précédents opus reviennent très rapidement tant les choses sont restées les mêmes. Certaines nouveautés sont minimes, comme quelques changements sur les gadgets, et le seul vent de fraîcheur nous sera apporté par l’arbre de compétences de Peter Parker et ses pouvoirs symbiotiques et celui de Miles Morales et ses nouveaux pouvoirs électriques. Chaque Spider-Man aura ses propres pouvoirs en plus d’un tronc commun. Avec trois arbres de compétences, une roue par héros, une page pour les gadgets qui se divisent en autant de sous-menus qu’il y a d’accessoires, un autre onglet pour améliorer la tenue qui fonctionne sur le même principe et enfin celui pour équiper l’un des nombreux costumes à disposition qui en plus possèdent désormais des variantes de couleurs, ça fait beaucoup de menus et de sous-menus pour un ensemble hyper intuitif.
Du côté de l'infiltration, les changements ne sont certes pas grands, mais ses responsabilités le sont. Si Miles Morales reste un meilleur choix pour jouer en infiltration grâce à son pouvoir d'invisibilité qui lui donne un petit avantage, l'ajout du filin de toile casse totalement la moindre once de difficulté lorsque l'on veut éliminer les ennemis discrètement. Ce nouveau pouvoir permet de déployer un fil avec très peu de restrictions de placement ou de quantité, fil sur lequel on va pouvoir se déplacer et même faire des éliminations discrètes. Vous l'aurez compris, il devient dans ces conditions presque trop facile de nettoyer une base.
Si on retrouve beaucoup d'éléments et mécaniques semblables au premier opus dans ce Spider-Man 2, la structure scénaristique et les combats en tête, difficile de ne pas succomber à la technique irréprochable de Insomniac Games et à l'amour que le studio éprouve pour les comics et pour la mise en scène qui se ressent à chaque instant. L'expérience est tellement satisfaisante et les efforts consentis sur les activités et quêtes secondaires si évidents qu'il est difficile de résister à la tentation de finir le jeu à 100% (pour une vingtaine d’heure de jeu).