Il faut savoir une chose, j’adore les crossover. Et je ne suis pas le seul, quand l’idée d’une suite dessinée officielle à Django Unchained (le film Django ou le comics Django, comme vous voulez) pointe le bout de son nez, Quentin Tarantino n’hésite pas une seconde à se porter volontaire. Il écrit le scénario et obtient la collaboration de Matt Wagner, le scénariste de Zorro chez Dynamite Entertainment. Ce comics one shot contient donc Django / Zorro #1-7.
Je ne connais pas beaucoup l’univers de Zorro, mais je connais bien celui de Django. Quand on lit le comics on se rend compte qu’on est plus dans l’univers du justicier masqué que celui de Freeman. On y retrouver Bernardo et Tornado, par contre aucune nouvelle de Broomhilda. Je suis un peu déçu sur ce point. Dès le premier numéro, Django et Zorro se rencontrent et ils s’associent jusqu’à la fin du comics. Aucun affrontement entre les deux et c’est dommage, quand il y a un crossover, on veut voir ça. Pourtant ils avaient une occasion en or de faire un petit Django vs Zorro dans le numéro six.
Même l’antagoniste principal, l’Archiduc d’Arizona colle vraiment à l’univers de Zorro. Son numéro flashback est très bien amené et peint un background intéressant.
L’histoire tourne autour de l’esclavagisme (pour changer du quotidien de Django) en Californie. L’Archiduc d’Arizona utilise les esclaves indiens afin de construire une voie ferrée. Il va donc s’agir pour Django et Zorro de libérer les esclaves. D’ailleurs la case où on voit Django briser les chaînes des mexicains est symbolique. Le petit flashback sur le docteur Schultz est aussi très plaisant, même si beaucoup trop court. L’histoire est linéaire, malgré deux petits flashbacks, et se lit facilement. Pas beaucoup de surprise, mais il faut avouer que la planche de Django qui prend l’identité de Zorro est super belle.
Les dessins de Esteve Polls sont corrects, pas exceptionnel, mais ça correspond bien au western. Au début le traitement du rouge avait une signification, chaque fois qu’une case était rouge, cela signifiait la mort d’un personnage. Mais petit à petit on perd ce traitement pour une utilisation du rouge assez aléatoire. Je n’ai pas compris.
Concrètement le crossover est réussi et ne trahi aucun univers, que ce soit de Django ou de Zorro. D’ailleurs Quentin Tarantino ne nous manque pas de glisser dans la préface du comics qu’il aimerait bien voir un crossover entre Django et Tonto de Lone Ranger. Faudrait pas en abusé Quentin.
Voilà un bon comics qui ne faut pas prendre comme une suite à Django Unchained, même si il a été annoncé tel quel. Par contre la rencontre des deux héros solitaire fait plaisir à voir. Je suis assez choqué de la mort d’un des personnages, je ne pensais pas qu’on pouvait se séparer d’un personnage aussi récurent dans un crossover... Ou alors ce bouquin n'aura aucune incidence sur aucuns des deux univers.