Laissé assez indifférent par Mutafukaz, j’avais assez vite compris la ligne éditoriale d’Ankama qui a les défauts de ses qualités (une grande liberté pour les auteurs mais un suivi éditoriale absent), ce qui donne des bouquins fait par des graphistes jeunes et talentueux, mais possédant une culture assez pauvre, et sans grande maturité dans la narration. Je m’étais donc hativement éloigné (peut-être à tord) du label 619. Mais le destin aidant, ma route croisa celle de South Central (mon premier « Doggy Bag »), et là c’est la claque ! Dans le fond, la ligne éditoriale n’a absolument pas changé, on a toujours à faire à des récits avec une qualité d’écriture basique, des univers peu recherchés mais au moins cette fois-ci, ça marche ! A croire qu’à force de se lancer tête baissé dans leur BD les auteurs de chez Ankama apprennent sur le tas et sont passés level 2. Les trois histoires entremêlés ici sont assez simple, mais sont bien rythmés, le niveau des dialogues est vraiment basique mais qu’importe, le dessin de NeYef rattrape tout ! Il arrive à donner une représentation des quartier pauvre du sud de Los Angeles de façon assez crédible tout en ayant un style très cartoon, les têtes des personnages se déforment exagérément et les prises de vue privilégient les grands angles sans pour autant que cela ne paraissent déplacé, de même le découpage ultra dynamique représente toujours l’action de façon clair et nette, les couleurs pétent, et les changements de tons sont toujours très réussis. C’est vraiment du travail très propre, je suis impressionné. Pour la peine je vais m’acheter d’autres Doggy Bag.