Pas indispensable, sauf pour les fans de la première heure.

Pour cette deuxième œuvre et demi (Il y a eu entre temps les premiers tomes d’Appleseed) de M.Shirow, l’ambiance est résolument bien différente de Black Magic. C’est franchement moins oppressant et clairement plus dans l’humour potache et la farce. Du gag partout et tout le temps. Et ça prend vraiment bien, grâce surtout à la galerie des personnages haut en couleurs. Néanmoins, on sent dès les premières planches que le scénario va monter crescendo en puissance, pour revenir sur des thématiques très SF et sérieuse.

La technique graphique n’est pas encore aboutie. Cependant M.Shirow ne se cherche plus, mais peaufine plutôt son art jusqu’à le ciseler. Son style commence proprement à émerger avec Dominion, et au fil des planches on voit se dévoiler la patte Shirow pour notre plus grand plaisir. Les détails deviennent alors bien plus précis et abondants, les fonds de cases bien mieux travaillées.

Quant au scénario… En fait, ce qui est malheureusement à déplorer c’est le découpage, qui est assez confus. Souvent on se perd sur ce qu’il se passe, c’est un défaut récurrent avec Shirow par lequel il rebute souvent les lecteurs profane lorsqu’on ne le connaît pas. Il faut s’accrocher et bien relire les planches. Le scénario, dans sa trame de fond, reste parfaitement compréhensible, c’est surtout la mise en scène, les séquences, qui auraient certainement gagné à être plus travaillées.

Le plus gros problème c'est le dernier chapitre, une sorte de troll qui part totalement en roue libre, et qui conclue de manière bien étrange ce premier tome - et dernier tome puisque la suite ne sera jamais éditée en français!