Mon petit lapin s'est caché dans le jardin ...
Rabbit Doubt est un jeu qui se joue à plusieurs. A travers des énigmes et un jeu de cache-cache, tout cela par le biais de téléphones portables, un ensemble de joueurs-lapins doit démasquer celui qui est en réalité un loup et qui va les boulotter un par un.
Comme dans chaque jeu virtuel, il est parfois intéressant de rencontrer ses camarades de jeu dans la vraie vie. Et c'est ce que font un groupe de jeunes qui vont forcément s'amuser ensemble et se faire un coup de karaoke.
Sauf que, sauf que, chaque membre de ce groupe va perdre connaissance à un moment ou à un autre et se réveiller dans une bâtisse vide. Les portes sont fermées et ne s'ouvrent qu'avec un code barre que chaque membre porte sur lui. Ah oui, l'un des leurs est déjà mort ce qui signifie qu'une partie de Rabbit Doubt en grandeur nature est déjà commencée.
J'avais lu de nombreuses chroniques élogieuses à différents niveaux à propos de ce manga dont la longueur (4 tomes) m'a poussé à l'achat. Le concept est assez sympa et le design des lapins est très très accrocheur. Yoshiki Tonogai tisse un récit assez classique de trahison, mensonge, confiance (dans le désordre). Ca se laisse sans problème et la conclusion de la série est peut-être ce qu'il y a de mieux, respectant un cahier des charges de film d'horreur.
Pourtant dans la réalisation, le manga tire beaucoup en longueur. Et j'ai même compris pourquoi certains mangas demeuraient hermétiques à ma lecture. C'est bien simple, il y a une quantité de cases qui sont tout à fait inutiles à la lecture de l'histoire et qui ne sont là que pour placer une bulle de deux ou trois mots. Du coup, pour ma part, j'essaie de bien comprendre la planche et ce qui m'est proposé mais je n'y arrive pas à cause de ses parasites visuels auxquels je n'arrive pas à donner de sens. Avec une narration plus maîtrisée, il est quasiment certain que Doubt aurait pu se dérouler sur 2 ou 3 volumes avec les mêmes péripéties. Le texte très court et pas vraiment porteur d'indice sur qui pourrait être le loup entraîne un défilement des pages très rapide qui n'arrange rien à la compréhension.
Bref, Doubt est un manga honorable mais très classique qui ne peut intéresser que les novices en matière de récits alambiqués. Les vieux briscards auront déjà lu ou vu des récits du même genre et Doubt n'est pas suffisamment carré pour sortir du lot malgré, comme je l'ai déjà dit, une jolie conclusion.
P.S. J'ai trouvé que le jeu DS 999 s'inspirait énormément de Doubt mais comme le manga est paru avant le jeu vidéo, je ne peux lui en tirer rigueur.