Mon manga préféré, tout simplement

Je vais être honnête avec vous, cette critique, ça fait un an et presque trois mois que j'essaie de la faire. J'ai ce document Word qui squatte mon bureau depuis tout ce temps, mais je n'ai jamais réussi à faire une critique sur cette œuvre, car j'ai vraiment envie de lui rendre justice, et parler d'un gros morceau comme Dragon Ball n'est pas une tâche aisée! Mais cette fois, j'ai vraiment envie de m'y mettre, j'espère donc être assez complet et ne pas oublier d'éléments importants!

Dragon Ball est le premier manga que j'ai lu. Je connaissais cette œuvre de nom car le dessin animé passait à la télé, mais je me rappelais que mon père ne voulait pas que je le regarde, car ça n'arrêtait pas de crier, et ça avait tendance à l'énerver (ce que je peux tout à fait comprendre). Du coup, un ami m'avait finalement vendu les 4 premiers tomes (de chez Glénat), et ce fut le début d'une longue aventure!

J'ai beau avoir lu les 42 tomes de nombreuses fois, je ne m'en lasse pas, pour la simple et bonne raison que cet univers est très riche, et qu'à chaque relecture, on tombe sur des éléments ou des détails qui nous avaient échappés auparavant, et qui rendent le mythe encore plus complet! Dragon Ball, c'est d'abord l'histoire d'une quête entreprise par un garçon à la queue de singe et une jeune fille. Une quête qui les mène à rechercher 7 boules de cristal, pour pouvoir réaliser un vœu. Tout au long de leur aventure, ils font la connaissance d'autres personnages, aux personnalités multiples. Ces personnages vont au fur et à mesure renforcer l'univers de Dragon Ball. Car ce qui a commencé par une petite quête sans grande prétention s'est très vite transformé en quelque chose de plus grand. À travers tous ses personnages et ses histoires, Akira Toriyama a bâti un univers tellement complet et attachant qu'on est en droit de se demander si un autre mangaka fera pareil un jour. Si Dragon Ball est aussi populaire et bénéficie toujours d'un tel engouement 30 ans après ses débuts, il y a une bonne raison.

Tout d'abord, ce manga bénéficie d'une galerie de personnages fantastiques et attachants. Il y a un nombre incalculable de personnages présents dans cette œuvre, et tous bénéficient d'un traitement complet. Même les personnages secondaires ne sont pas (trop) laissés sur le côté, chacun a son moment de gloire. Toriyama parvient tout de même à rendre certains personnages secondaires aussi attachants que les personnages les plus importants. Une autre chose que j'apprécie chez les personnages de ce manga, c'est que beaucoup apparaissent au début comme des ennemis, mais finissent par être des alliés de Sangoku, le héros principal. Ce côté "bad guy qui devient finalement gentil" pourrait paraitre redondant, mais c'est tellement bien amené et exploité que ça renforce l'amour que j'ai pour cette série de mangas.

Cette œuvre étant tellement vaste et importante, je vais maintenant diviser cette critique en plusieurs parties, chaque paragraphe faisant le lien avec un arc narratif important du manga.

Je vais donc commencer avec la recherche des Dragon Ball, le début de ce qui sera plus tard considéré comme un des mangas les plus importants. On découvre donc Sangoku, le héros de cette histoire, qui part à la recherche des Dragon Ball pour pouvoir exaucer un vœu. Est-ce que l'auteur Akira Toriyama se serait un jour imaginé que cette petite quête déboucherait sur quelque chose d'aussi incroyable? De tous les arcs narratifs de ce manga, ce n'est pas celui que je préfère, mais il sert à imposer petit à petit l'univers incroyable de Dragon Ball. Et puis voir ce garçon tout innocent, qui deviendra plus tard le guerrier le plus puissant de l'univers, ça fait bizarre.

Après cette quête, on suit l'entrainement de Sangoku, suivi du premier championnat des arts martiaux. Je ne vais bien sur pas analyser chaque championnat, mais exprimer mon ressenti concernant ces fameux tournois. J'ai toujours adoré cette partie de l'histoire, ça change de la quête et on se retrouve face à des duels parfois présentés de manière originale. Je vois les championnats des arts martiaux comme une sorte de pause entre deux quêtes importantes. Cela prouve également que Toriyama arrive à se réinventer sans pour autant lasser le lecteur.

Ensuite vient la fameuse saga de L'Armée du Ruban Rouge! C'est ce que l'on peut considérer comme le premier grand arc narratif de Dragon Ball. Cela commence avec Sangoku qui veut retrouver la boule de 4 étoiles de son grand-père et qui parcourt ainsi la terre grâce au détecteur des Dragon Ball. Mais il se rendra vite compte qu'il n'est pas le seul à rechercher ces fameuses boules. En effet, une armée tente par tous les moyens de trouver ces artéfacts, tandis que Sangoku tentera de les en empêcher. Ce qui est intéressant avec cette saga, c'est qu'on découvre que Sangoku n'est pas invincible et qu'il peut être mis à mal par d'autres personnes. Pour la première fois, on sent un réel danger pour les héros. C'est une saga que j'apprécie beaucoup, car elle fait tout doucement évoluer la personnalité de Sangoku, qui reste certes naïf mais qui commence à prendre en maturité.

Après cette saga du Ruban Rouge, on retrouve à nouveau un petit tournoi des arts martiaux, mais qui débouchera sur le premier gros twist de Dragon Ball:

, le meilleur ami de Sangoku! Quand on lit ça la première fois, on est sur le cul, on ne s'y attend pas. J'avais lu ça quand j'étais petit, avant d'aller en cours, j'avais jamais été aussi pressé de rentrer chez moi pour lire la suite! Sangoku affronte ici son premier grand ennemi: le démon Piccolo! Et ce Piccolo est (à ce moment-là du manga) l'ennemi le plus puissant du héros, qui parvient même à foutre une raclée aux autres personnages clés de l'histoire. Cette saga marque le début de la tournure sombre prise par le manga. Certes, le manga est toujours aussi amusant à lire, mais on se rend compte que le danger peut survenir à n'importe quel moment. Cette saga avec Piccolo m'a longtemps tenu en haleine, jusqu'à sa conclusion où on se demande si Sangoku parviendra à s'en sortir indemne.

Après ces évènements hauts en couleur, on se retrouve avec un nouveau tournoi des arts martiaux, et surtout ... un Sangoku qui a bien grandi! En effet, Sangoku n'est plus le petit garçon naïf qu'on a connu pendant 14 tomes, il devient maintenant adolescent, même si son côté naïf est toujours présent (ce qui rend le personnage toujours aussi attachant). Ce championnat des arts martiaux est mon préféré, car il marque le retour de nombreux personnages, parfois oubliés! Et il introduit également le dernier gros combat de Sangoku avant de passer par ce qui sera plus tard appelé "Dragon Ball Z" avec les dessins animés.

À partir d'ici, les choses sérieuses commencent. En fait, le manga prend une autre tournure et se concentrera d'avantage aux combats et aux ennemis des héros. Tout commence donc par la saga des Saïyens, qui lève le voile sur le mystère entourant les origines de Sangoku. On y apprend que Sangoku est en fait un extraterrestre appartenant à la race des Saïyens, et qu'il a été envoyé sur terre pour détruire les humains. Mais lorsqu'il est arrivé sur terre encore bébé, il s'est heurté la tête et a perdu la mémoire. Le premier Saïyen que Sangoku affronte n'est autre que son frère, Radditz! Et ce combat, il ne le mène pas seul, il est aidé du démon Piccolo! Et même avec cette aide, il parvient tant bien que mal à battre Radditz, au prix de son sacrifice. Cela annonce la couleur: le héros est mort, les ennemis sont surpuissants, et il y en a d'autres qui arrivent!

Ainsi, un an après les évènements concernant le duel contre Radditz, deux autres Saïyens font leur apparition, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils sont balèzes et cruels. J'adore cette saga car on y découvre de nombreux personnages qui combattent, et certains s'en prennent plein la tronche dès le début! C'est une saga qui tient en haleine, et qui prouve que Toriyama déborde d'imagination et d'idées.

Ensuite, la grosse saga qui exploite d'autres horizons: la saga Freezer! C'est dans cette saga qu'on découvrira pour la première fois le Super Saïyen, le stade évolué des guerriers de l'espace. Freezer est ce qu'on pourrait considérer le pire ennemi de Sangoku. Pourtant, Sangoku a déjà combattu de nombreux ennemis, et il en combattra encore d'autres par après, mais le lien qui unit Sangoku et Freezer est unique. D'ailleurs, récemment, Freezer a fait son grand retour dans le dernier long-métrage animé, ce qui prouve qu'il s'agit d'un personnage important. C'est une saga intéressante, parfois un peu longue, mais remplie de rebondissements et dans laquelle on voit enfin Sangoku péter un câble.

Vient ensuite la saga de Cell, qui commence d'abord avec les cyborgs. Ce que j'apprécie avec cette saga, c'est la facilité qu'a Toriyama pour se réinventer. Des robots, des voyages temporels, la modification d'évènements censés se produire, ... On voit la volonté de Toriyama de toucher à tout, et de ne pas partir dans une construction trop classique de combats sans réel background. C'est dans cette saga qu'on découvre le potentiel de Sangohan, le fils de Goku, qui finit carrément par être plus fort que son père. Ce côté "surpassement de soi" est également un point que j'apprécie, car les héros ne baissent jamais les poings, et il suffit parfois d'un élément déclencheur pour qu'ils laissent éclater leurs émotions! Selon moi, Dragon Ball aurait du s'arrêter là. Il aurait constitué une parfaite conclusion à ce manga.

Mais voilà, Dragon Ball était très populaire, et bien que Toriyama souhaitait s'arrêter là, il a subi une pression de la part de ses éditeurs qui ne voyaient pas d'un bon œil l'arrêt de leur poule aux œufs d'or. Du coup, il est revenu, pour un dernier arc narratif: la saga Boo! Il s'agit de la saga la moins appréciée par les fans, et à la relecture de celle-ci, je peux tout à fait comprendre l'avis général. La saga Boo semble être une parodie de ce qu'est devenu Dragon Ball, bien qu'il contienne encore quelques moments de bravoure (Vegeta qui malgré l'emprise diabolique exercée sur lui avoue qu'il est heureux de sa vie de famille, ça rend le personnage encore plus attachant et humain!). En fait, la saga Boo est à voir comme une sorte de bonus délirant, avec quelques bonnes idées, mais qui n'atteint pas le niveau de qualité de ce qui a été fait précédemment.

Bref, comme vous pouvez le constater, Dragon Ball est une œuvre incroyablement riche et complète, et même en m'attardant sur les différents arcs narratifs, j'ai l'impression d'oublier 1001 choses! Dragon Ball est selon moi le meilleur manga, et croyez-moi, j'en ai lu un paquet entretemps! Mais aucun n'a jamais réussi à m'accrocher ainsi (quoique FullMetal Alchemist est un bon concurrent!). Si je devais chipoter, je pourrais critiquer le fait que niveau dessins, les oreilles sont parfois trop grandes. Mais si j'en viens à chipoter sur un détail d'oreilles mal dessinées, c'est qu'il n'y a vraiment rien de négatif à dire concernant cette série de mangas!

Je vais simplement émettre une petite critique envers Glénat et l'édition des 42 tomes. En effet, entre chaque chapitre, on a droit à de magnifiques illustrations d'Akira Toriyama. Mais voilà, pour quelqu'un qui lit ce manga pour la première fois, ça peut être assez énervant, étant donné que les images entre ces chapitres spoilent assez souvent la suite de l'histoire. Du coup, aucune surprise pour quelqu'un qui découvre Dragon Ball...

Au final, terminer le manga de Dragon Ball se fait avec un pincement au cœur, car on a suivi l'évolution d'un personnage, de son enfance à son âge adulte, et de tout ce qui l'entoure. Dragon Ball est une œuvre marquante, et elle marquera encore les générations futures!