Il suffit de lire les critiques pour réaliser à quel point Dragon Ball a profondément marqué toute une génération qui a lu/vu l’œuvre plusieurs fois.
Bien entendu je ne déroge pas à la règle et ai suivi le dessin animé pendant des années. Cependant je n’avais encore jamais lu le manga (si ce n’est quelques tomes isolés chez des amis) et j’ai profité de l’opportunité d’avoir la perfect edition entre les mains pour me replonger en enfance.
Aujourd’hui j’ai l’impression qu’on adule Dragon Ball uniquement pour le coté nostalgique et par respect en tant que pierre fondatrice du Shonen.
Qu’en est-il si on la considère comme n’importe quel autre manga sans l’aura qui l’entoure ?
Certes l’œuvre n’est pas exempt de défauts :
-Le schéma narratif ultra simpliste et linéaire : le héros devient de plus en plus fort et affronte des ennemis de plus en plus puissants. Il est clair que l’intérêt du manga ne réside pas dans le scénario (mis à part l’arc Cell et ses voyages dans le temps à la Terminator).
-Alors la tendance pour se démarquer est de dire que la partie Dragon Ball en mode humour, aventure est bien mieux que la partie dite DragonBall Z plus sérieuse et axée sur la baston. Perso je ne me souvenais presque plus du début du manga mais il y a des passages où j’étais limite mal à l’aise en terme de sexisme outrancier, vulgarité et humour ras la touffe. Heureusement ça ne dure pas longtemps et les choses sérieuses commencent avec les tournois (astuce pour faire un bon shonen : inclure un tournoi, c’est ce qu’il y a de plus efficace et ce que dont le public raffole. Cf Naruto).
Les qualités à présent :
-30ans après, je suis impressionné par la qualité du dessin : le trait, le dynamisme et la sensation de vitesse qui en ressort sont époustouflants. La lecture des combats est extrêmement claire et fluide et l’on devine la puissance des coups et des impacts.
-Si l’intrigue est simpliste, la psychologie des personnages et les relations entre eux l’est beaucoup moins.
Déjà il est intéressant de relever que le personnage principal est père, ce qui est rarissime dans un shonen. D’ailleurs certains passages m’ont beaucoup ému, je pense au combat final de Gohan contre Cell avec Goku qui s’efface et laisse son fils prendre la relève, ou bien le mélange entre fierté et jalousie qu’éprouve Vegeta pour Trunks.
Si l’on n’échappe pas à une certaine forme de manichéisme (les grands méchants et les héros), des personnages tels que Vegeta et Piccolo sont extrêmement bien développés et leur évolution est vraiment intéressante de par leur refus de choisir un camp.
Même un personnage comme Mr Satan a une évolution originale à laquelle on ne pouvait pas s’attendre, pour au final devenir attachant, et surtout utile.