Du glucose pour Noémie - Spirou et Fantasio, tome 21 par Hameçon
D'un titre énigmatique et particulièrement prometteur, Fournier livre une aventure de Spirou et Fantasio au rythme un peu étrange. Suite sans doute trop directe du tome précédent Le Faiseur d'Or (et plus précisément l'histoire Le Champignon Nippon), cet épisode démarre lentement en présentant une conclusion au précédent puis démarre enfin l'aventure - pas extraordinaire - pour finir assez abruptement. J'apprécie la volonté de Fournier de présenter des aventures à la Franquin tout en les englobant dans un univers bien à lui, très ancré dans les années 70. Ceci étant, Itoh Kata n'est pas un personnage très intéressant. De plus, les jeux de mots sur les noms japonais ne sont pas du tout amusants et les idéogrammes bidons un peu limite.
J'imagine qu'il est mieux d'avoir lu le tome précédent pour pouvoir apprécier l'organisation qu'est le Triangle comme un méchant valable. Personnellement, les méchants m'ont laissé un peu froid, peut être parce que je n'ai pas lu le Faiseur d'Or, mais aussi sans doute parce qu'ils ne sont pas très réussis. Il manque un méchant central pour focaliser l'attention je trouve ; je comprends l'idée de Fournier, à savoir représenter une organisation criminelle tentaculaire, mais il manque un petit quelque chose, un point d'accroche si on peut dire. Les cases sont pleines de chiffres des membres de l'organisation ce qui est un peu fatiguant à la longue et rend la lecture un peu pénible.
Quant à l'éponyme Noémie et son glucose, j'avoue avoir été très très déçu. Certes, on ne pourra pas taxer Fournier de dévier du moule Franquin avec son idée centrale, mais à trop vouloir marcher dans les pas du maître, on finit par raconter la même chose.
Reste cependant que cet album est très supérieur aux dernières aventures du groom. Certaines scènes sont assez spectaculaires (le train jaillissant à toute vitesse de la gare par exemple) et les dessins bien qu'ils manquent un peu de rondeur sont vraiment dans l'esprit de la série. Je reprocherais peut être des couleurs un peu moyennes mais j'ai l'impression que c'est vraiment une constante des albums de l'époque. J'ai somme toute bien aimé cet album qui m'a donné envie de lire plus d'albums de Fournier, afin de pouvoir mieux situer le bonhomme et comprendre toutes ces histoires de triangles !