Duds Hunt est un manga comme j'aimerais en lire plus. D'une part parce que c'est un one-shot et que ce type de format est relativement rare, et d'autre part parce que c'est de qualité.
Ce titre a deux principaux attraits; le premier étant cette histoire de jeu extrême où tous les coups sont permis, où le chasseur est aussi une proie. Le second est que derrière ce jeu se cache quelque chose qui nous sera révélé à la fin et de belle façon. Donc, oui, il y a aussi un scénario, ce n'est pas que de la chasse à l'homme un peu perverse.
Concernant le deuxième point, le déroulement de Duds Hunt, ne laisse pas spécialement présager d'une fin comme celle-ci.
Personnellement, je me suis posé pas mal de question sur le pourquoi et le comment du jeu, mais sans pour autant m'attendre à une réponse.
Pourtant c'est bien ce que nous propose le mangaka. Et cela est bien trouvé, parce que c'est assez inattendu et bien pensé. En reprenant des éléments disséminés, l'air de rien, au fil du tome, l'auteur nous propose une vraie fin et une justification à tout cela. Il aurait très bien pu choisir de se concentrer uniquement sur ce jeu pervers, et de simplement suivre le héros dans ce survival. C'est ce qu'il fait durant une immense majorité du titre. Et d'un coup, sans avertissement, tombe cette fin marquante. Ce qui confère un peu plus de profondeur au titre qui n'est plus uniquement qu'un défouloir.
Pour en revenir au premier attrait, il est plus primaire. Voir un jeu mélangeant survival, traque et violence est toujours jouissif pour le lecteur (sous réserve que ce type d'œuvre lui plaise. Je ne suis pas sûr qu'une fondue de shôjô ou Boy's love apprécie).
Forcément avec une thématique comme celle-ci, le titre ne fait pas dans la dentelle. c'est violent, pervers et gratuit.... mais que c'est bon. Ce n'est pas étonnant de faire le rapprochement avec Battle Royale. Pourtant, il y a quand même beaucoup de différence.
La première, c'est que, là, ceux qui sont dans le jeu l'ont voulu. Ensuite chacun choisit son style et ses armes. Et enfin, la grosse différence, c'est que chaque participant peut localiser sa cible, tout en étant repéré aussi.
Cette possibilité ouvre la voie à quelques possibilités intéressantes. Notamment Tetsuya Tsutsui passe quelques pages à nous expliquer les « profils » des différents joueurs : ceux qui fuient dès qu'ils ont récupéré un pointeur, les « hyènes », les snipers...
Cette partie là est pas mal faite, parce qu'on fonction des informations du PDA, et du comportement des cibles, le héros est capable d'identifier le type de joueur que ce sera et donc d'agir en conséquence.
De fait, c'est un peu moins bourrin qu'au premier abord. Donc, les « éliminations » de joueurs seront diversifiés.
Personnellement, j'aime ce genre de thématique, surtout qu'ici c'est bien fait. On ne s'ennuie pas une seconde, c'est dynamique, plus stratégique que prévu, un peu subversif et avec quelques rebondissements qui pimentent le tout.
Le mangaka a fait preuve de beaucoup de talent en arrivant, en seulement un tome, a crée un personnage : Nakanishi, intriguant, avec un certain background et travaillé; et en proposant une narration très bonne, très fluide bien construite.
Il le prouve une nouvelle fois, avec une petite histoire courte en fin de volume, spéciale, mais qui se révèle être très bonne, très tourmentée. Si le récit principal ne suffisait pas pour se convaincre du talent du monsieur, cette petite histoire devrait définitivement vous convaincre.
Le dessin est superbe, assez simple mais fin et maîtrisé. La mise en case, les angles choisis sont efficaces.
Pour conclure, Duds Hunt est un superbe divertissement. La partie avec le jeu cruel et sadique, est très divertissante et efficace à souhait. Mais ce qui est fort, c'est qu'au delà de ce survival game, il y a vraiment un scénario derrière avec une volonté de proposer une vraie fin et qui a été pensé dès le départ. Tetsuya Tsutsui va plus loin que ça, et propose une narration fluide, ponctuée de petits rebondissements qui donnent plus de profondeur à ce titre, pour finir sur une fin que l'on ne voit pas venir.
Le tout est servi par un dessin de bonne facture et efficace, ainsi qu'une très bonne édition (contenant une histoire supplémentaire de qualité et en couleur.).
On en regretterai presque qu'il n'y ait qu'un volume.
Avoir un one-shot et de cette qualité n'est que trop rare. A posséder et découvrir.