Machina Heart
J’ai été (et je suis même encore) bien tenté de donner à cette critique le titre: « l’Injustice » tant le manga ne reçoit absolument aucun respect, mais je me dis que le titre « Machina Heart » sonne...
le 20 oct. 2021
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Ce serait s'abandonner à la facilité la plus obscène et même, faire étalage d'une fainéantise crasse que de dire qu'Eden's Zero, du fait de son seul titre, porte admirablement bien son nom et cela, eu égard à la note qui lui pend au nez. Mais après tout, pourquoi est-ce que j'aurais pas droit, moi aussi, de m'y vautrer dans l'oisiveté ? C'est que ça doit être franchement agréable de se rouler dedans après tout pour que ce bon monsieur Mashima persiste à s'imbiber dans cette fange au point même de fusionner avec.
Car à force, on ne saurait plus dire qui de la fange ou de l'auteur salit l'autre. Certains hommes sont si abjects dans un registre donné qu'ils parviennent même à faire honte au déshonneur. Et j'admets, avec ce plaisir coupable qu'ont les onanistes macabres devant un accident de train, que la forfaiture Mashima, à force de m'y limer les crocs, elle a presque le goûts du sucre. Si Hiro Mashima tient du coprophage qui, d'un tas de merde, fait un repas - en nous conviant même à la bombance - il faut bien reconnaître que, pour ma part, je tiens du charognard. Alors me voilà, me revoilà même, perché sur mon répertoire critique comme un vilain vautour bossu, me délectant par avance du maigre repas que je ferai d'un scarabée bousier qui, lui, n'a pas roulé que sa bosse.
Hiro Mashima, pour le présenter succinctement, est un être vivant qui a sa place dans le panthéon infernal. Quelque part logé entre le Prince des Ténèbres et les autres anges déchus que comporte l'Enfer, il remue les braises - et pas que - du bout de sa plume. Et pourtant, lui n'a jamais vendu son âme au diable pour du talent. Cela, je vous le garantis sur papier ; ce même papier qui sert justement à imprimer les immondices de l'auteur. Car apparemment, le papier hygiénique, par chez lui, s'édite en étant taché avant même qu'on en fasse usage. Curieuse coutume.
Oui monsieur, oui madame, par deux fois déjà, alors que je n'ai pas même parlé du fond - ou devrais-je dire du fondement - de l'œuvre, je l'ai comparée à de la merde. Allusivement bien sûr, car j'ai de l'éducation - des rudiments tout du moins - mais je l'ai bien fait. Et sans vergogne aucune.
Eh bien effleurons le fond d'une œuvre qui, elle-même, touche déjà le fond.
Deux pages. DEUX. PAGES. Il aura tenu DEUX. PAGES. avant de nous sortir la tirade défraîchie et gibbeuse sur l'amitié. Vous savez, celle qui horripile même les lecteurs de mangas les moins exigeants. Lecteurs dont la population gagnerait à être régulée. Mais je m'égare.
Malgré toutes les tares qui lui incombent et qui pourraient remplir des encyclopédies entières, Eden's Zero, il faut le reconnaître, a ses mérites dans le démérite. Le manga, en effet, repose sur une conscience écologique forte. Non pas que l'auteur, dans un geste écoresponsable, se soit investi pour l'environnement d'une quelconque façon. Mon Dieu non. Il a simplement pris sur lui, et c'est tout à son honneur, de recycler ses propres personnages. La crainte que ses lecteurs les plus assidus (mon Dieu, ces gens-là existent...) soient dépaysés en le lisant, s'estompe ainsi par avance. Quand on sait que Rave était déjà le prototype bâtard de Fairy Tail qui précède la présente déjection encrée, on continue alors de voyager en terrain connu. TROP connu. On change les noms des personnages, on leur gribouille une margoulette à peine dissemblable et l'Enfer, ainsi, peut se perpétuer jusqu'aux confins de l'éternité.
Une fille avec des oreilles de chat comme protagoniste.... la barre a été descendue si bas qu'on marche dessus. L'auteur, pour rester jeune, inscrit en effet ses personnages dans la modernité tapageuse et empuantie par l'ère du temps. Avec en plus une référence aux réseaux sociaux. Hashtag je suis d'jeun's.
La jeunesse contemporaine est une caricature en soi - preuve en est qu'elle achète Eden's Zero - mais l'auteur trouve le moyen de la rendre plus caricaturale et méphitique et, le tout, sans même le vouloir. Mashima, eut-il œuvré dans la chimie, qu'il aurait confectionné des armes biologiques par mégarde en travaillant sur un parfum. Estimons-nous heureux qu'il s'en soit tenu à ses crayons. Car sa maladresse, judicieusement indexée sur son incompétence, étale son ignominie jusqu'à des étendues si lointaines qu'elles vous feraient relativiser l'infini. Il a cette force le crayon Mashima, il faut lui reconnaître ça.
De l'ecchi, du mauvais goût, une reprise bancale, branlante et même effondrée de la rencontre Goku-Bulma du premier chapitre de Dragon Ball ; tout y est. Tout ! Le dessin impersonnel, les personnages sans consistance, des frasques libidineuses lourdingues, du plagiat : Mashima, je te retrouve bien là !
Et crois-moi que je le regrette amèrement. Je le regrette une case après l'autre.
Le plus drôle - parce qu'on en rit à un moment tellement c'est loupé - c'est que la narration et la scénographie sont aux fraises. Lisez-moi bien, cet homme a près de vingt ans d'expérience dans le milieu du manga. On s'imaginerait qu'à défaut de savoir quoi raconter comme histoire, il saurait au moins comment l'énoncer du bout de la plume. Même pas !
Il y a, rien que dans le premier chapitre, des cases en trop, des latences et des situations qui tournent en rond, avec même un scénario de damoiselle en détresse. Et cela, dans un chapitre d'inauguration où il faut savoir entrer dans le vif du sujet avec acuité et prestesse en sachant en principe marquer par l'originalité de son propos. Jusque là, rien à dire, c'est un absolu sans faute sur le parcours de l'impéritie.
À force, je trouve ça admirable. Par accident, quelqu'un qui passe une vie entière à tirer à côté, finit fatalement par atteindre la cible. Mais pas Hiro Mashima. Cet homme-la tient de l'Enfer en ce sens où tout ce qu'il écrit et dessine contrevient aux canons de la qualité objective qui peut être attendue d'une œuvre. Je ne sais pas comment cela est possible, mais c'est possible, un regard sur Eden's Zero vous en persuadera.
Une prophétie déclarée comme quoi «Ce garçon changera l'univers», de la maxi-force qui ne laisse aucune place à la progression du personnage principal tant celui-ci est initialement puissant, tout est fait pour nous détourner de Eden's Zero. C'est un pari à ce stade, un pari que Mashima fait avec ses éditeurs ; celui qui consiste à tout faire pour dégoûter les lecteurs de poursuivre l'aventure Eden's Zero pour mieux constater que ces derniers, toute honte bue, se régalent apparemment de la moindre déjection qu'on puisse leur jeter à la gueule avec dédain.
Respectez-vous bon Dieu, fuyez la nullité pour que celle-ci périsse enfin et qu'un parterre de fleurs splendides puissent éclore sur son cadavre.
Vous savez ce qu'il fait dans le chapitre deux ? Il plagie. Vous me direz, c'est le propre du plagieur de plagier, mais j'ai le sentiment qu'il le fait avec moins de subtilité à chaque fois. Je vous parle d'elle. Elle vous ne vous dit rien ? Vraiment ? VRAI-MENT ?!
Mais à quel moment on se dit qu'on va s'adonner à un plagiat aussi grossier en s'imaginant que personne ne verra rien ? Il pensait que personne ne connaissait Harlock ?! Sincèrement, à ce stade, je me demande si ça n'est pas de la pure provocation, une manière de narguer les maisons d'édition concurrentes. Les lois sur la propriété intellectuelle doivent être plus souples au Japon qu'en France ; le cas contraire cet homme serait à la rue. Ce qui ne serait alors que la juste rançon de son mérite.
Une histoire ? Mais oubliez ça tout de suite. Il y a une succession de périples ayant pour finalité de servir de prétexte à une série de combats insipides, frénétiques, erratiques, bruyants et surtout, dépourvus de la moindre once de nouveauté. Une constante chez l’auteur qui ne déroge jamais à ses principes.
Conclusion : Je l'avoue, c'est de mon propre chef, cette fois, que je suis allé retrouver Mashima. Point de top 100 SensCritique derrière lequel me défausser pour une fois : j'ai délibérément trempé mes lèvres dans un poison qui ne m'était même pas destiné. Je crois que je me suis infligé Eden's Zero comme on ingère un purgatif, pour s'assainir l'âme en purgeant le tout avec une haine si ardente qu'elle vous fait reluire de l'intérieur. Mashima, objectivement, a un rôle en tant qu'auteur : celui de catalyseur. Un catalyseur qui prend sur lui la médiocrité de ceux qui l'adulent et la hargne de ceux qui l'abhorrent. Je me sens ragaillardi rien que de m'acharner sur sa fausse-couche.
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Créée
le 14 août 2022
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